Bart De Wever © BELGA

De Wever sort souvent de son rôle de président : cette pointe de sarcasme est plus forte que lui

Peter Casteels
Peter Casteels Journaliste freelance pour Knack

Même sans horloge de compte à rebours, la situation est tendue au conseil communal anversois.

En février dernier, le conseil communal anversois a instauré l’utilisation d’une horloge de compte à rebours censée limiter le temps de parole de ses membres. Mais elle était équipée d’une fonction spéciale. Les échevins qui dépassaient leur temps de parole se voyaient taxer d’une phrase peu amène du type « ta mère est un hamster » ou « vous êtes un marchand de poisson ». Il s’agissait souvent de citations célèbres extraites de films et de pièces de théâtre. Après les protestations de l’opposition et de la majorité, les paramètres de l’horloge ont été modifiés de sorte que les insultes n’apparaissent plus. Mais c’est une secret de Polichinelle que depuis l’entrée en fonctions du collège d’échevins de Bart De Wever, la situation est tendue.

« Pourquoi ce collège s’oppose-t-il encore toujours à l’opposition? », se demande Toon Wassenberg, qui siège au conseil communal anversois pour le sp.a. Tout comme à la Chambre des communes britannique, la majorité et l’opposition se font face, ce qui entraîne une confrontation directe. « Ces derniers temps, l’atmosphère est cassante et même agressive. Il y a parfois des cris et des vociférations », poursuit Wassenberg. « Les échevins Rob Van de Velde et Fons Duchateau adoptent parfois un comportement très plat ». Une attitude partagée par le bourgmestre et président du conseil communal Bart De Wever ? Wassenberg : « Il sort souvent de son rôle de président du conseil : cette pointe sarcastique est plus forte que lui. Mais De Wever comprend que ses échevins dépassent parfois les bornes. Après un conseil communal qui a dégénéré, la fois suivante les échevins semblent plus calmes. Peut-être qu’il leur a parlé. »

Freya Piryns, qui représente Groen au conseil communal, fustige également l’atmosphère qui règne pendant les réunions. « C’est surtout devenu beaucoup plus cynique », dit-elle. « Le collège des échevins a toujours l’air de dire : ‘nous sommes les chefs et vous pouvez déjà être contents d’avoir le droit de dire quelque chose’. » Piryns siège au conseil communal et n’a jamais connu une situation aussi tendue. « Sous Patrick Janssens la majorité laissait évidemment peu d’espace à l’opposition. Même si nous faisions des propositions avec lesquelles ils étaient tout à fait d’accord, ils ne les auraient pas approuvées. Le conseil communal anversois est beaucoup plus médiatisé que dans d’autres villes, ce qui fait que la coopération possible ailleurs est très difficile à Anvers. »

L’échevin et membre de la N-VA, Rob Van de Velde, qui s’est vu taxer de la phrase « dégage, imbécile » en février, renvoie aussi la balle. « Les attaques de l’opposition sont toujours très personnelles », dit-il. « Au lieu de prendre la gestion comme cible, elle préfère tirer sur le collège d’échevins. C’est un signe de faiblesse. N’est-il pas logique que nous réagissions vivement ? »

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