Caroline Gennez
Caroline Gennez © Belga

Coup d’état au Niger: la Belgique réduit son aide au développement

La ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez (Vooruit), a annoncé que la Belgique allait réduire son aide au développement en direction du Niger. Cette décision intervient suite au coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum.

La Belgique avait déjà interrompu sa coopération militaire. C’est maintenant une partie de l’aide au développement qui va être suspendue. Il s’agit d’un projet à Torodi, près de la capitale Niamey, auquel prennent part la Défense, la Diplomatie et la Coopération au développement. L’agence belge de développement Enabel va également réduire ses activités. Les collaborateurs européens ont déjà été évacués. La présence a été réduite au strict minimum, s’appuyant sur un petit groupe de collaborateurs locaux. La coopération avec l’autorité centrale est de toute façon interrompue.

« La décision de mettre en suspens une partie de notre coopération avec le Niger n’a pas été prise à la légère. Contrairement à l’Union européenne ou à la France, par exemple, l’aide au développement belge ne va pas dans les caisses du gouvernement nigérien, mais dans des projets gérés et mis en œuvre par Enabel, qui bénéficient donc directement à la population nigérienne. Les projets mis en œuvre couvrent les domaines de la santé, de l’agriculture durable et de l’éducation. Cette décision affecte directement les personnes qui vivent dans le pays », commente Mme Gennez.

Selon elle, la suppression de l’aide au développement dépend de deux critères: la sécurité du personnel sur place et l’impact des projets. « Pour l’instant, rien n’indique que les collaborateurs restants soient en danger. Mais malheureusement, pour le projet à Torodi, il ne sera plus possible d’obtenir des résultats tant que la junte actuelle sera au pouvoir. »

Un signal politique clair

 Par cette décision, la Belgique rejoint les autres partenaires européens et internationaux qui ont (partiellement) suspendu leur coopération avec le Niger. « Ainsi, nous envoyons également un signal politique clair aux dirigeants militaires: vos actions ne sont pas sans conséquences », a encore dit la ministre socialiste.

Elle avertit que d’autres mesures « appropriées » seraient prises si, « dans les jours et semaines à venir, le fonctionnement ainsi que l’impact d’autres projets de développement étaient menacés, ou si la situation sécuritaire devenait insoutenable ».

Quant aux Etats voisins du Mali et du Burkina Faso, la coopération avec ces partenaires de la Belgique a été analysée étant donné qu’ils ont tous deux exprimé leur soutien aux putschistes au Niger. « Compte tenu de l’instabilité politique de ces dernières années, la coopération belge au développement n’apportait plus de soutien direct (budgétaire) aux gouvernements centraux », précise encore le cabinet de la ministre. La Belgique y est encore présente, « mais à plus petite échelle ».

Les projets humanitaires belges dans ces deux pays ainsi qu’au Niger se poursuivent. « Une évaluation récente a montré que les ONG belges, (…), obtiennent des résultats satisfaisants. »

Les dirigeants des pays de la Cédéao se réunissent jeudi à Abuja

Les dirigeants de la Cédéao se réuniront jeudi à Abuja pour un « sommet extraordinaire » sur le Niger, a annoncé l’organisation ouest-africaine, au lendemain de l’expiration de son ultimatum aux putschistes exigeant le rétablissement du président nigérien déchu. 

« Les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger », selon le communiqué de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui avait menacé d’un possible usage de la force si le président Mohamed Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions d’ici dimanche. 

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