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Budget : « double peine » infligée aux Wallons

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Paul Magnette peut remercier Charles Michel. En concentrant sur lui l’attention et les critiques, le chef du gouvernement fédéral a permis au ministre-président wallon de présenter en stoemelings un budget marqué lui aussi par le sceau de la rigueur, ou de l’austérité (chacun jugera).

C’est peu dire que la CSC n’a pas apprécié. « En optant délibérément pour une diminution drastique des dépenses, le gouvernement wallon risque de toucher une seconde fois les travailleurs et les citoyens les plus faibles, déjà frappés par les mesures d’austérité prises au fédéral par la coalition suédoise », a accusé le syndicat chrétien, dans un communiqué au ton très dur.

Pour la CSC wallonne, la réduction des dépenses que prévoit le budget wallon 2015 risque de détériorer encore plus le sort des citoyens du sud du pays. « Cette baisse se traduira immanquablement par moins de services à la population ou par des services plus chers. Rappelons que le déficit se monte à 1,1 milliards en 2015 et que l’effort en réduction de dépenses se chiffre à quelques 650 millions. Les raisons d’un tel déficit ? Le ralentissement de la croissance (0% en 2014); la contribution à l’effort d’assainissement (329 millions) et l’impact de la requalification de la dette wallonne (568 millions). Même si le Gouvernement wallon se laisse la latitude de n’atteindre l’équilibre qu’en 2018, le déficit serait de 450 millions d’euros. Ce qui représente tout de même un effort de 650 millions d’euro. Et ce sur un budget total de 13,1 milliards. »

Le Gouvernement wallon a promis de ne pas lever de nouveaux impôts. Pour la CSC wallonne, « c’est irréaliste et non souhaitable. Il est en effet temps de mieux répartir l’imposition entre le travail et le capital. Le Gouvernement wallon pourrait utiliser les leviers fiscaux dont il a aujourd’hui la maîtrise pour rétablir une forme de justice fiscale. Rappelons que la Région wallonne dispose désormais d’une plus grande autonomie fiscale, ainsi que de compétences en matière de fiscalité immobilière ou environnementale ».

Pour la CSC wallonne, la conjonction de la mise en place de la Suédoise et un rendez-vous manqué du Gouvernement wallon risque de faire appliquer « une double peine » aux plus fragiles de notre société.

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