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BHV: le Parlement bruxellois pourrait faire durer le plaisir

Les élus francophones du Parlement bruxellois pourraient bien activer à leur tour une procédure en conflit d’intérêt afin de retarder le règlement, via le parlement fédéral, du dossier BHV.

Si Jean-Luc Dehaene n’aboutit pas dans sa recherche de compromis dans le dossier de la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les formations francophones de l’échiquier bruxellois n’excluent pas d’activer la procédure en conflit d’intérêt au départ du parlement bruxellois, affirme le quotidien De Morgen dans son édition de jeudi.

Jusqu’à présent, les députés bruxellois francophones étaient particulièrement frileux par rapport à cette option qui les opposerait à leurs homologues bruxellois flamands. « Mais s’il le faut, il le faut », jugent à présent les chefs de groupes du MR, du PS et du cdH, cités par De Morgen.

En cas d’arrivée à son terme de la procédure en conflit d’intérêt par le parlement de la Communauté germanophone, la proposition de loi déposée par les seuls députés fédéraux reviendra automatiquement à l’agenda du parlement fédéral avec le risque d’un vote unilatéral par les seuls élus fédéraux de Flandre. Une nouvelle procédure en conflit d’intérêt permettrait donc au gouvernement fédéral de gagner quelques mois.

Charles Picqué ne veut pas être le curateur de la Région bruxelloise

En attendant, les esprits s’échauffent dans le landerneau politique. Et chacun y va de ses déclarations. Ainsi, l’ancien président du FDF, George Clerfayt, a-t-il estimé que le président permanent du Conseil européen, Herman Van Rompuy, devrait intervenir dans le dossier, afin de rappeler les grandes valeurs qui dirigent l’Union européenne.

Plus sérieuse est la sortie de Charles Picqué, le ministre-président de la Région bruxelloise, qui souhaite que la question du refinancement de sa Région apparaisse dans le traitement du dossier BHV. Pour lui, la priorité des priorités, c’est le refinancement de la Région bruxelloise, a-t-il confié dans l’édition de jeudi du quotidien La libre Belgique. Ainsi, il faut 500 millions d’euros de plus chaque année pour Bruxelles « si on veut s’en sortir et réaliser des politiques de développement ». D’après lui, certains avancent le chiffre de 600 millions d’euros nécessaires à politiques inchangées.

Charles Picqué a par ailleurs insisté lourdement sur le fait qu’il ne serait pas « le curateur de la Région bruxelloise », gardant pour le moment le silence sur la possibilité qu’il démissionne ou non de son poste de ministre-président si aucun refinancement n’est obtenu. « Si jamais le thème du refinancement de Bruxelles n’est pas sur la table en même temps que la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ça veut dire qu’il y a un risque sérieux que le problème de Bruxelles ne soit pas pris en compte dans les mois qui viennent. Et cela veut dire que les pires théories imaginables sont validées pour Bruxelles: la doctrine Maddens! C’est la rupture du lien de confiance, du lien de loyauté », a-t-il expliqué.

LeVif.be, avec Belga

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