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Bart De Wever superstar

Bart De Wever a été incontestablement la vedette dimanche soir à Courtrai sur le Groeningekouter, noir de monde, où le comité des Eperons d’Or organisait sa traditionnelle journée de fête flamande.

Le « non » sec envoyé au cours de la semaine à l’adresse de la note du formateur Elio di Rupo n’avait visiblement pas déplu aux personnes présentes, bien au contraire et Bart De Wever a pu s’en réjouir, un verre de bière à la main.

Les slogans scandés par ses partisans étaient clairs: « Résister », « Ne pas abandonner », « Ne pas plier », ou encore « Persévérer ». Et les applaudissements n’ont pas manqué lorsque l’orateur a écarté l’idée de nouveaux impôts, ou refusé de s’engager dans des palabres ne menant qu’à des modifications de textes à la marge.

Quant à la ballade qui l’a mené à l’Hôtel de ville, elle s’est vite transformée en cortège triomphal, avec des centaines de personnes dans son sillage. Malgré son aversion pour ce genre d’exercice, il s’est laissé aller à serrer des centaines de mains. Pendant que le ministre-président Kris Peeters et les autres ministres présents regardaient la scène…

La Flandre ne veut plus du statu quo socio-économique francophone

Bart De Wever n’a pas abordé le dossier communautaire. Il a toutefois averti que la plupart des partis francophones, qui se refusent à engager des réformes socio-économiques profondes, n’ont pas le droit d’imposer ce statu quo à la majorité flamande. L’homme fort de la Flandre a également évoqué le rôle joué par l’écrivain flamand Hendrik Conscience au 19e siècle dans le réveil de l’identité flamande et les réactions « trop timides et trop tardives de l’establishment francophone » de l’époque.

Ce même establishment francophone réagit aujourd’hui de la même façon sur le plan socio-économique, a-t-il affirmé. Disant ne pas pouvoir et ne pas vouloir parler au nom de toute la Flandre, il a toutefois affirmé ne pouvoir se contenter du « maximum praticable » aujourd’hui proposé.

S’appuyant sur des recommandations européennes, Bart De Wever a invoqué la nécessité de mesures d’économies drastiques et de réformes socio-économiques profondes afin de mettre davantage de personnes au travail. Cela a été fait en Allemagne par le président socialiste Schröder en collaboration avec les syndicats, a-t-il souligné au passage. Et si un large consensus existe à ce sujet en Flandre, ce n’est pas le cas au niveau fédéral depuis de nombreuses années, a-t-il dit.

La plupart des partis francophones ont le droit de penser que l’on peut poursuivre sans pratiquer des réformes profondes, mais ils n’ont pas le droit de penser imposer ce statu quo à la majorité flamande et dès lors, les deux parties du pays doivent pouvoir mener une politique propre basée sur leur propre responsabilité, a affirmé M. De Wever.

« Too little, too late »

Selon lui, la Flandre ne veut plus patauger dans la boue à cause de la tiédeur francophone. La réaction « Too little, too late » des Francophones a mené à un blocage qui a atteint son point culminant.

Mais il a dit voir un espoir dans le texte d’un projet de révision de la Constitution déposé par le PS en 1961, constatant que la Belgique française de 1830 avait été remplacée par une Belgique faite de deux communautés différentes. « Espérons que les Francophones le reprendront en considération », a-t-il lancé.

Le Vif.be, avec Belga

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