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Aujourd’hui, ils dessinent Levif

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Aujourd’hui, Nicolas Vadot, Bernard Hislaire, GAL, Erik Meynen, Nix, Philippe Sadzot , Jean Bourguignon, Teresa Sdralevich, Fred, ZAZA, brt et d’autres se chargent de remplacer, en temps réel et sans gomme, les photos du site par leurs dessins.

Pieter De Poortere

« Un dessin est un puzzle. Quand le lecteur trouve la solution, il rit. C’est alors une surprise pour lui. C’est aussi ce que j’apprécie dans le travail de mes collègues. Et c’est ce que je recherche ». Cette quête a connu un point culminant l’an dernier lorsque son personnage Boerke a soufflé ses 15 bougies. Le petit homme dodu avec une calvitie naissante vit, chaque semaine dans Focus Knack, des aventures muettes dans lesquelles les conventions sociales sont jetées par-dessus bord. Boerke, baptisé Dickie par les francophones, est le personnage central de livres comme Boerke à Hollywood, Prince Boerke ou encore Le fils de, dans lequel Boerke incarne le fils d’Hitler. Boerke a son alter ego féminin, Hoerke. A côté de cela, De Poortere est aussi le père spirituel de Joe l’Esquimau et a créé des films d’animation avec ses deux personnages fétiches.

Ben De Wever

Ben ‘Benus’ De Wever est le père spirituel de Harry Harrymans, un gros nounours jaune et têtu qui dort avec des poupées gonflables et fume des cigarettes. ‘L’humour est surtout une question de surprise. Une blague que l’on ne voit pas venir. Je trouve qu’un cartoon est réussi lorsque je regrette de ne pas l’avoir imaginé moi-même.’ Pour le 1er avril, Benus se sent tout de même un peu stressé. ‘Je n’ai aucune expérience similaire. Ce sera de toute façon plaisant, car je travaille en général tout seul dans mon atelier. Il y aura une certaine pression due à la présence des autres dessinateurs et je veux être à la hauteur.’

Wouter Dons

Wouter Dons habite et travaille à Copenhague. La semaine, il est créateur pour la jeune marque belgo-danoise Makers With Agendas. Il s’occupe également d’une multitude de plus petits projets de création et d’illustration qu’il rassemble sur son site web 234lab.com. « Là où les photos essaient de montrer la réalité, les dessins créent l’espace pour voir les faits d’un autre point de vue. Un dessin met les points faibles à nu, pose des questions, lance un défi, peut susciter un sourire, une larme, etc ».

Fifi

Philippe Sadzot
Philippe Sadzot© .

Philippe Sadzot, alias Fifi, est un auteur et dessinateur on ne peut plus liégeois. Gradué en Arts Plastiques, ancien étudiant de Saint-Luc Liège où il est aujourd’hui professeur de dessin, Fifi a pratiqué tous les arts de la bande dessinée et gravite dans le milieu de la bande dessinée indépendante depuis plus de 15 ans. Après des albums pour les Requins Marteaux ou 6 Pieds sous terre, il est édité depuis 5 ans par les Coiffeurs pour Dames. Fifi ne se sépare jamais de ses carnets de dessins, qu’il alimente chaque jour de ses aventures quotidiennes. Ses croquis quotidiens seront la matière première pour écrire les 4 tomes de ses Carnets d’un aventurier de l’ordinaire dans lesquels il revient sur son boulot de prof de dessin, son enfance en Gaume ou encore ses incessants voyages entre la Belgique et le Québec en compagnie de sa blonde.

Fred

On a vu les dessins de Frederik Van Den Stock dans The New York Times et De Standaard, mais depuis deux ans, Fred dessine pour Knack. Il a commencé en 2010 par Ik zien a geire, une visite guidée graphique d’Anvers. Grâce à De Preminiemen, une nouvelle cartoonesque sur sa carrière de football ratée, Fred a remporté le prix De Plastieken Plunk 2011. On lui doit également Brussels in Shorts, dix histoires qui se déroulent dans la capitale.

GAL

GAL, ou Gerard Alsteens de son vrai nom, est dessinateur politique depuis plus de 50 ans. Ses dessins aux airs de peintures n’épargnent rien ni personne. C’est à lui que l’on doit la représentation de Bart De Wever en Hitler. En 1980, il a réalisé une sculpture pour la Biennale de Venise faisant référence à l’ancien président américain Jimmy Carter. Alsteens accumule les prix : trois fois vainqueur au Festival international de Knokke-Heist, il a remporté le prix Louis Paul Boon, le Prix Arche het Vrije Woord ainsi qu’une multitude d’autres récompenses.

JBGG

Jean Bourguignon
Jean Bourguignon© .

Né en 1972 à Baudour, dans la région de Mons, Jean Bourguignon aka JBGG a grandi « sans TV mais avec plein de BD ». Du coup, Spirou, Tintin et Lucky Luke n’ont plus aucun secret pour lui. Après des humanités artistiques à Saint-Luc, il rejoint la capitale pour suivre les cours d’illustration à l’Académie des Beaux-Arts. A la sortie de l’académie, il se lance dans l’aventure des fanzines avant de travailler comme conducteur-offset dans une imprimerie de Bruxelles. A la fermeture de l’entreprise, il se relance dans le dessin, tout en s’occupant de ses trois enfants et en continuant à sortir régulièrement des fanzines. Le dernier en date, « La Science Infuse« , aborde ses sujets de prédilections : l’environnement et l’écologie. Aujourd’hui, il partage son temps entre le dessin et l’enseignement. Il anime des ateliers pour enfants et donne cours à l’académie de Watermael-Boitsfort. Quand il lui reste du temps, il use ses semelles dans les rues de Bruxelles, un autre de ses grands passe-temps.

Kim

Je trouve beaucoup de choses drôles et amusantes. Une conversation ordinaire peut, par exemple, s’avérer hilarante. Il n’y a pas de loi. Parfois, une chose est drôle parce qu’ elle est puérile, parfois parce qu’elle est réfléchie. Je n’aime pas du tout ce que j’appelle ‘les dessins humoristiques des années septante’. On a hélas vu beaucoup de ces dessins après les événements de Charlie Hebdo. Je préfère proposer des situations difficiles issues de la vie réelle.’ Kim Duchateau a gagné un important prix en Flandre. Ses personnages les plus importants sont la séduisante Esther Verkest et l’adolescente mal embouchée Aldegonne. Kim n’est pas fan du 1er avril. ‘C’est comme avec le carnaval, lorsque vous êtes obligés de vous promener dans la rue avec des perruques et des seins en plastique. Dans la vie, chaque jour devrait pouvoir être drôle, mais surtout sans obligation. »

Karl Meersman

Ses caricatures teintées de politique dans Focus Knack sont les oeuvres les plus connues de Karl Meersman auprès du grand public. Ses travaux sont de vraies peintures, ce qui n’est pas surprenant de la part d’un homme qui considère les peintres Félicien Rops et Henri de Toulouse-Lautrec comme ses principales sources d’inspiration. Rops a suscité un livre et une exposition, ‘Ave Eva’, où les femmes sont dépeintes au travers du regard de Meersman, mais avec les lunettes de Rops. ‘Portraits on paper’ est le fait d’arme le plus récent de Meersmans, une rétrospective sous forme de livre, avec une sélection de ses meilleurs portraits. Une exposition du même nom est en cours jusqu’au 7 juin au Musée Municipal de Sint-Niklaas.

Meynen

En 1979, le Campinois a publié son premier dessin dans le cahier culturel de Knack. Qui dit Erik Meynen dit dessin politique. On retrouve ses dessins dans Het Laatste Nieuws et depuis les dernières élections à nouveau dans Knack. Meynen en est déjà à son sixième premier ministre, qu’il dessine souvent en compagnie d’un animal qui y va de son commentaire. Grand amateur de chèvres, Yves Leterme apparaissait souvent avec son animal favori.

Nix

Marnix ‘Nix’ Verduyn est le père spirituel de Billy Bob, un cow-boy jaune sans aucune compétence pour le tir, mais doué d’une super grande capacité à philosopher. Les soeurs jumelles blondes en robe rouge Kinky et Cosy sont également sa création. L’album ‘C’est encore loin ?’ a été primé meilleur album humoristique au Festival International d’Angoulême de 2006. Le duo est également publié en Angleterre et aux Etats-Unis. ‘Il est important que les dessins humoristiques aient un style frais, pas le style ringard classique. Ca doit percuter comme une gifle. Par définition, ils ne peuvent pas être gentils et ils ont une sorte de fonction sociale’.

L’Oracle

On ne sait pas grand-chose sur l’identité de l’Oracle de Knack.be et du Vif.be, hormis qu’il s’agit d’un homme de Merksem. Tous les jours, il manipule des photos de l’actualité récente en y collant des phylactères tranchants. « Personne n’est à l’abri » et il « voit ce qu’on ne veut pas voir  » lit-on sur le Vif.be. « J’aime les dessins liés à l’actualité. Moins il faut de texte pour comprendre, plus le dessin est bon » nous confie-t-il.

BaRT Schoofs

Chargé d’illustrer la rubrique hebdomadaire Samenleving du magazine Knack, Bart Schoofs a vu une partie de son oeuvre publiée dans l’album Comix 2000, édité par l’Association. En 2001, il a coscénarisé la série de BD Kinky & Cosy. Le 1er avril, Schoofs devra changer de méthode de travail. « J’aime bien m’attarder sur un sujet, mais aujourd’hui, je devrai faire plus court, avec les conséquences que cela représente. On sera également lié à ce que les rédacteurs écrivent sur l’actualité et la politique ».

Teresa Sdralevich

Teresa Sdralevich
Teresa Sdralevich© .

Teresa est née à Milan, en Italie, en 1969. Après avoir obtenu un diplôme en Sciences politiques, à l’Université de Bologne, elle rejoint Bruxelles en 1994 pour suivre des cours de design et de graphisme à La Cambre et à l’ERG. C’est durant un stage au sein du studio de Jean-Christophe Geluck (le frère aîné de Philippe Geluck) qu’elle a l’occasion de découvrir le travail sur les affiches, ainsi que la conception de couvertures et d’illustrations. Des domaines qui l’occupent encore principalement aujourd’hui et qui lui permettent de mettre en lumière des sujets sociaux, politiques et culturels. Elle anime également des ateliers de sérigraphie à destination des étudiants et des enfants.

Steve

Steve a commencé à dessiner pour le journal De Morgen en 1993. Knack, De Standaard, Humo et plusieurs quotidiens néerlandais figurent également à son palmarès. Touche à tout, Steve est également l’auteur de courts-métrages. Steve se distingue également comme illustrateur. Il a obtenu une Plume d’or en 2003 pour ses dessins dans le livre pour enfants Baby Pop et Billy Boef. Son travail sera exposé du 1er avril au 16 mai à Aix-en-Provence à l’occasion des Rencontres du neuvième art.

Vadot

Vadot
Vadot© .

Dessinateur du Vif/L’Express depuis 1993, Nicolas Vadot est né au sud de Londres en 1971, d’un père français et d’une mère anglaise. Après une enfance en France, il débarque à Bruxelles l’âge de 17 ans. Il publie son premier dessin dans Le Vif, le 10 décembre 1993. En 1999, la rédaction lui confie une page hebdomadaire, La Semaine de Vadot, dans laquelle il illustre l’actualité politique nationale et internationale. Parallèlement au dessin de presse, Vadot est aussi auteur de bande dessinée, et publie entre 2001 et 2004 la trilogie Norbert l’Imaginaire en compagnie d’Olivier Guéret, co-scénariste. En 2009, Vadot sort son premier album solo, intitulé Neuf Mois. Fin août 2011 sortent simultanément deux livres : Maudit Mardi ! tome 1, un album de BD financé uniquement par les internautes et publié par Sandawe, et Onde de choc, recueil de dessins de presse sur les dix ans du 11-Septembre. Quand il ne prend pas du bon temps dans les Landes française, Vadot officie également comme chroniqueur radio sur les ondes de La Première.

Yslaire

Bernard Hislaire
Bernard Hislaire© .

Yslaire, de son vrai nom Bernard Hislaire, est né à Bruxelles, en 1957. Après un passage par l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, il rejoint, à 18 ans, l’équipe graphique de Spirou pour lequel il écrit une courte histoire dans la section offerte aux jeunes artistes. C’est en 1978 qu’il publie sa première série, Bidouille et Violette, première histoire d’amour de la BD Franco-belge, qui sortira en albums chez Dupuis entre 1981 et 1986. En 1985, associé à Balac (pseudonyme de Yann), il entame la saga-culte Sambre qui sera un véritable succès critique et commercial. A partir de 1997, il crée, produit, programme et réalise Mémoires du XXe ciel, l’un des premiers Web-Feuilleton sur Internet. En 2012, Yslaire se lance dans une nouvelle aventure avec la commercialisation de son application Úropa, qu’il signe sous le nom d’iSlaire. Il s’agit d’un magazine numérique mélangeant fiction et réalité.

Zaza

Ancien professeur de religion, Zaza a commencé au Standaard avant de passer chez Knack. Zaza ne fait pas que dessiner, il colle également des phylactères pleins d’esprit sur des gravures anciennes. « Quand on met des mots sur un dessin, il faut étudier s’ils sont bien nécessaires. Tout l’art est de transformer le tragique en comique ». Zaza prodigue un conseil aux conducteurs en manque de divertissement : « Parfois je sais grâce à mon GPS dans quelle rue je suis, mais j’interroge quand même les passants. Je demande par exemple où est la rue du Dauphin et les gens répondent, ravis : ‘c’est ici !' ».

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