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Actions dans les prisons : les syndicats ont approuvé « avec remarques » le protocole de Koen Geens

Les trois organisations syndicales représentatives des agents pénitentiaires ont formellement approuvé jeudi matin le protocole du ministre de la Justice Koen Geens pour contrer le sous-effectif dans les prisons.

« Avec des conditions », a précisé Michel Jacobs, secrétaire fédéral de la CGSP Amio. « Avec des remarques », a indiqué de même Claudine Coupienne, secrétaire permanente de la CSC Services publics.

Auparavant, les ailes francophones et flamandes des syndicats socialiste (CGSP-ACOD), chrétien (CSC-ACV) et libre (SLFP-VSOA) avaient déjà approuvé en interne la proposition du ministre. La CSC, l’ACV et la CGSP avaient toutefois formulé des conditions, qu’ils ont mentionnées sur le protocole signé jeudi matin.

Le texte en question, dont Belga a pu prendre connaissance, garantit un cadre rempli globalement à concurrence de 6.825 équivalents temps plein (sans rappeler l’objectif d’aller vers 7.075 ETP, en direction duquel les syndicats auraient voulu que Koen Geens avance). Pour y parvenir, chaque membre du personnel qui quitte un établissement dans lequel le cadre n’est pas atteint sera remplacé à l’aide d’un système de réserve de recrutement dans lequel les prisons pourront puiser 50 agents tous les mois dès celui de mars. En outre, 80 agents seront recrutés « immédiatement ». Un état des lieux est prévu en septembre.

Le protocole évoque également le manque de personnel médical et prévoit que 50 postes soient déclarés vacants. Enfin, les promotions seront à nouveau accessibles aux agents pénitentiaires à partir du mois de juin.

Si les trois organisations syndicales ont approuvé le document, la CSC-ACV a insisté pour une application stricte du calendrier prévu. « Les engagements sont déjà minimalistes par rapport aux attentes. Si on constate lors de l’évaluation en septembre que le timing n’a pas été respecté, on déposera tout de suite un préavis pour entamer des actions », met en garde Claudine Coupienne.

Le syndicat chrétien demande aussi un cadastre des travaux à effectuer dans les établissements pénitentiaires. De son côté, la CGSP a réclamé notamment que les autorités s’engagent à ne plus redescendre sous les 6.825 ETP une fois que ce chiffre aura été atteint ainsi qu’un monitoring dès le mois de juin sur le respect du cadre.

La ministre du Budget Sophie Wilmès a assuré que les engagements qui figurent dans le protocole étaient « couverts par le budget général de l’Etat ».

Ce compromis, proposé aux syndicats la semaine dernière, intervient après plusieurs actions des agents pénitentiaires et deux grèves de 32 heures, un mouvement suivi dans la plupart des prisons du pays, surtout en Flandre. Les travailleurs protestaient contre le manque de personnel et d’investissements dans les infrastructures carcérales, en contradiction avec les engagements pris par Koen Geens après la longue grève de 2016.

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