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A Liège, la bataille entre des éoliennes et un téléscope à 2 milliards d’euros

Michelle Lamensch Journaliste

Le téléscope Einstein, ambitieux projet scientifique international, doit être implanté près de Dahlem, en région liégeoise. Problème: un parc éolien doit aussi y voir le jour, et risque de faire trembler le téléscope. Explications.

Une partie de bras de fer s’est engagée entre un futur parc de six éoliennes, à implanter à Dalhem, en province de Liège, et un projet scientifique d’envergure internationale: un télescope souterrain baptisé «Einstein» et pour lequel un investissement de près de deux milliards d’euros est prévu. Problème: l’ULiège, qui porte le projet Einstein avec d’autres institutions de recherche néerlandaises et allemandes, estime que les vibrations que le parc éolien provoquera dans le sol pourraient nuire au bon fonctionnement du télescope, «qui nécessite rigueur, stabilité et précision» pour effectuer ses mesures, et demande qu’une zone tampon soit aménagée dans un rayon de 10 kilomètres.

L’observatoire Einstein, dédié à la recherche sur les confins de l’univers, permettrait, d’après le député Thierry Witsel (PS), la création d’environ 1 500 emplois directs et indirects dans l’Euregio Meuse-Rhin. Problème encore: avant même la concrétisation du projet, un permis de bâtir a été accordé à Engie pour la construction des éoliennes, contre lequel l’ULiège a annoncé un recours au Conseil d’Etat. La ministre de l’Environnement, Céline Tellier (Ecolo), reconnaît que «l’absence d’accord avec le ministre de l’Economie, de la Recherche et de l’Innovation Willy Borsus (MR)» avait eu pour effet la délivrance du permis.

Sur le plan environnemental, «les signaux étaient au vert pour ce projet éolien», selon les fonctionnaires régionaux. De son côté, la ministre évoque «l’insécurité juridique que cela créerait de baser une décision pour un projet (celui des éoliennes) sur un hypothétique autre projet (celui du télescope). Le site du télescope ne devrait pas être choisi avant 2025, avec un début de chantier en 2035, voire 2040… » Pas question donc, pour Céline Tellier, de stopper net le développement éolien dans un rayon de 10 kilomètres autour du site du – potentiel – futur télescope. Un groupe interdisciplinaire créé au sein de l’ULiège, rassemblant toutes les parties concernées (Engie, etc.), tente de dégager des solutions pour permettre la compatibilité des deux projets.

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