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Résidus chimiques : une première enquête sur la contamination des Wallons

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

À quel point sommes-nous infectés par les substances chimiques présentes dans notre environnement ? C’est la question à laquelle va tenter de répondre l’Institut scientifique du Service public (ISSeP) en analysant les données de près de 900 Wallons.

Les produits chimiques font partie de notre quotidien depuis de nombreuses années. Au point qu’ils sont présents un peu partout et même là où nous ne les attendons pas : dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons et dans la nourriture que nous mangeons. En juin dernier, le WWF avait d’ailleurs publié une étude qui révélait que l’on avale en moyenne l’équivalent d’une carte bancaire de plastique par semaine.

Les résidus chimiques sont partout, on le sait. Ce que l’on sait moins, c’est à quel point ils peuvent interférer avec notre santé. C’est la question à laquelle va tenter de répondre l’ISSeP dans une première étude du genre en Wallonie.

Les 900 Wallons volontaires participants à l’étude sont originaires des toutes les régions de Wallonie, ils sont de tous âges (même les nourrissons sont concernés), de différents niveaux socio-économiques et vivent aussi bien en ville qu’à la campagne.

Cette campagne de biosurveillance humaine consistera à analyser le sang et les urines des participants et de chercher l’exposition à certaines substances chimiques. Les scientifiques analyseront ensuite si selon l’âge, le milieu ou le lieu de vie, les personnes étudiées sont plus ou moins affectées, afin de pouvoir tirer certaines conclusions. « Il faudra ensuite évaluer si les niveaux atteints posent des problèmes de santé particuliers en Wallonie », explique Carl Defoy, journaliste à la RTBF.

Il y a un an, une étude préliminaire avait déjà évalué l’impact des produits phyto dans 12 communes de Wallonie. « Ce qui avait étonné à l’époque », commente le journaliste, « c’est qu’à l’époque on avait constaté qu’il n’y avait pas de différence entre les 200 enfants étudiés, qu’ils soient plus ou moins exposés aux produits phytosanitaires ». L’hypothèse dégagée était alors que l’imprégnation des produits chimiques dans l’organisme provient de différentes sources (alimentaire et cosmétique par exemple) et pas seulement dans l’air que l’on respire.

Cette nouvelle étude devrait donc permettre d’apporter de nouvelles connaissances sur cette problématique essentielle concernant la santé publique et éventuellement des solutions pour y remédier. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un quart des cancers dans le monde serait dû à la pollution de l’environnement.

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