Pour qui, quand, quels effets secondaires… : tout ce qu’il faut savoir sur les pilules anti-Covid

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Après le vaccin, c’est au tour des traitements antiviraux de faire leur apparition dans la course contre le Covid. La Belgique a déjà commandé 20.000 doses de ces pilules anti-Covid. Mais à quoi servent-elles exactement? Quand et où seront-elles vendues en Belgique? Pour qui? Et quels sont les potentiels effets secondaires?

Porteurs d’espoir, ces deux nouveaux traitements oraux contre le Covid – le molnupiravir et le paxlovid – ont été développés par les laboratoires américains Merck et Pfizer. S’il ne s’agit pas d’un remède miracle et certainement pas d’une alternative à la vaccination, la pilule anti-Covid reste une protection supplémentaire non négligeable. 20.000 doses de ces antiviraux devraient être livrées prochainement en Belgique.

À quoi servent ces pilules?

Le rôle d’un traitement antiviral est de perturber le cycle de réplication d’un virus, permettant ainsi de ralentir une infection virale. Son objectif ? Stopper le développement et la multiplication du virus dans l’organisme de l’hôte, et prévenir toutes formes graves du Covid. À terme, il devrait réduire le nombre d’hospitalisations et de décès.

Selon les résultats de leurs essais cliniques, le molnupiravir de Merck réduit de 30% les hospitalisations et les morts chez les adultes à haut risque. Ce taux atteindrait les 89% pour le paxlovid de Pfizer.

Mais attention, un antiviral permet rarement d’arrêter une infection virale, il ne s’agit donc pas d’un remède miracle. Ce traitement représente plutôt un complément-clé aux vaccins pour se protéger du Covid. Prenons le cas du Paxlovid, développé par Pfizer. Cette pilule ne cible pas la protéine Spike du coronavirus mais agit davantage sur la capacité du virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.

Qui en bénéficiera?

Ces médicaments constituent une sorte de ligne de protection, mais seulement à un stade avancé de l’infection. Ils seront donc administrés aux personnes déjà infectées par le coronavirus et qui sont devenues malades. « Il existe suffisamment d’arguments pour dire que ces médicaments fonctionnent et empêchent certains malades d’aller à l’hôpital, mais nous ne savons pas exactement à quel point ils sont efficaces et chez quels individus. Cela nécessite une étude plus approfondie« , explique le docteur Dirk Ramaekers, à la tête de la taskforce « Covid Therapeutics ».

Ces médicaments seront dans un premier temps destinés aux patients à risque. « Les problèmes surviennent généralement dans la population plus âgée souffrant de comorbidités, les personnes de 40 à 50 ans, qui se retrouvent dans les hôpitaux »,ajoute Dirk Ramaekers.

Le médicament de Pfizer peut être administré aux patients à haut risque âgés de 12 ans et plus. Celui de Merck est destiné aux adultes à haut risque (il est déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants).

Quel traitement suivre?

Ces traitements oraux, sous forme de pilule ou comprimé, sont très faciles à administrer et ne nécessitent pas d’aide médicale, contrairement au vaccin. Ils peuvent être pris directement à domicile, avec un grand verre d’eau.

En ce qui concerne la pilule anti-Covid de Merck (molnupiravir), huit capsules doivent être prises au quotidien, pendant 5 jours. Soit, 40 pilules au total. Le traitement de Pfizer (Paxlovid) consiste en une combinaison de trois pilules prises deux fois par jour pendant cinq jours, après l’apparition des symptômes. Cela représente 30 comprimés au total.

Comment s’en procurer?

Puisque les stocks seront limités au début – livraison de 20.000 doses en Belgique -, ces pilules ne seront pas accessibles à tous les malades du Covid. Elles ne seront pas prescrites au public par les généralistes ni même distribuées en pharmacie.

Dans un premier temps, elles seront donc administrées dans les hôpitaux à des patients à haut risque, tels que les personnes âgées ou présentant des comorbidités.

Y a-t-il des effets secondaires?

L’impact potentiel du molnupiravir sur la santé des patients doit encore être étudié en profondeur. Les scientifiques restent très prudents sur les éventuels effets secondaires. Dans le communiqué publié le 1er octobre par le laboratoire Merck pour donner les résultats intermédiaires de l’étude de phase 3, des effets secondaires ont bien été signalés, mais le laboratoire est resté très vague sur la question.

Dans d’autres documents, ils mentionnent notamment des risques diarrhée, de nausées, d’étourdissements et de maux de tête. Toujours selon le laboratoire, l’incidence de tout événement indésirable était comparable dans les groupes de patients ayant reçu du molnupiravir et ceux du groupe placebo (35% et 40%, respectivement).

Du côté de Pfizer, davantage de recherches doivent également être menées sur la question des effets secondaires. Pour l’instant, parmi les patients qui ont participé à l’étude et qui ont reçu Paxlovid, 1,7% ont connu des événements indésirables graves et ont dû arrêter le traitement. En cause? Selon l’EMA, la substance active contenue dans ce médicament, le ritonavir, pourrait entraîner les effets secondaires suivants :

  • des diarrhées,
  • des troubles du goût (dysgueusie),
  • des nausées et vomissements,
  • des douleurs abdominales,
  • une irritation de la gorge ou une toux,
  • des maux de tête et des vertiges,
  • des éruptions cutanées et des démangeaisons,
  • une toxicité pour le foie (augmentation des transaminases) et le pancréas.

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