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Contraception: 5 choses à savoir sur la pilule

Le Vif

La pilule contraceptive a eu mauvaise presse ces derniers temps, avec le scandale des pilules de 3ème génération, mais elle reste pourtant l’un des contraceptifs les plus utilisés par les femmes en Belgique. Le point sur la question.

1. De multiples dosages hormonaux

Les pilules contraceptives protègent d’une grossesse non désirée en diffusant des hormones dans le corps féminin afin d’empêcher l’ovulation. Elles existent en de multiples dosages d’hormones, élevés ou non avec variations ou pas de diffusion tout au long du cycle mensuel. Pour en citer quelques sortes, on trouve les pilules combinées ou estroprogestatives qui associent un estrogène (éthinylestradiol) à différents dosages et un progestatif différent selon la pilule. Les pilules microprogestatives aussi appelées « micro-pilules » sont plutôt utilisées dans le cadre de l’allaitement, mais aussi après une grossesse. Une nouvelle pilule contenant un estrogène naturel (valerate d’estradiol) est aussi récemment apparue sur le marché.

2. Pilule de 3ème génération, risque accru d’AVC

En fonction du type de progestatif utilisé, on aura des générations de pilules différentes : 1ère, 2ème, 3ème génération, et 4ème dont les risques plus accrus d’AVC chez ses utilisatrices a été pointé du doigt. Comme nous l’expliquait dernièrement le gynécologue Pascale This, toutes les pilules comportent, par elles-mêmes, un double risque, faible mais réel, artériel et veineux. Le premier peut entraîner phlébite ou embolie pulmonaire; le second, accident vasculaire cérébral (AVC) et infarctus du myocarde. Bien que rares, ces cas s’avèrent néanmoins plus importants avec les « nouvelles » pilules. Dans le domaine artériel, par exemple, le risque passe de 2 à 4 accidents par an pour 10 000 utilisatrices. Cela semble peu, mais les conséquences sont parfois gravissimes. D’autres effets indésirables sont répertoriés selon le style de pilules et les femmes concernées : gonflements, rétention d’eau, maux de tête, sauts d’humeur,…mais la pilule a aussi comme avantage de créer un cycle menstruel artificiel et d’atténuer les règles abondantes chez certaines femmes. Certaines la prennent d’ailleurs sans interruption par confort personnel. Des pilules sont aussi prescrites aux adolescentes contre l’acné, c’est le cas de Diane 35.

3. Un horaire très stricte à respecter

Bien que de nombreuses femmes ne s’y tiennent pas, la prise de la pilule doit se faire selon un horaire précis chaque jour pour avoir 99% de chance d’éviter une grossesse (et ici non plus le risque zéro n’existe pas). En réalité, 9% des femmes sous pilule se retrouvent quand même enceintes. « De nombreuses femmes trouvent contraignant de devoir prendre la pilule à une heure bien précise chaque jour » comment le docteur Vanessa Cullins pour Vox. C’est surtout avec la mini-pilule que des variations d’horaire peuvent mettre la fiabilité de la contraception à mal car si la pilule est prise 3 heures plus tard que d’ordinaire, son effet sera moins fort. Pour les autres sortes, la marge est un peu plus grande.

4. Pas de règles, pas de panique !

« Ne pas avoir ses règles en prenant la pilule ne veut pas dire qu’il y a une anomalie ou que l’on est enceinte« , rassure Vanessa Cullins. Les menstruations qui surviennent pendant la semaine où l’on ne prend pas la pilule ne sont en fait pas des règles naturelles mais des « pertes de sang ». « Le sang présent dans l’utérus peut être très restreint de par l’usage de la pilule, et à un moment, il n’y en a juste plus assez pour provoquer des saignements« , ajoute Cullis. Quand les règles ne réapparaissent pas après un certain temps, il est quand même préférable de consulter un spécialiste ou de faire un test de grossesse.

5. Antibiotiques et contraceptifs font-ils bon ménage ?

A l’heure actuelle, les chercheurs ont constaté que l’effet de la pilule était atténué mais seulement avec une certaine sorte d’antibiotiques, c’est le cas de la rifampicine. La raison : ces médicaments accélèrent le métabolisme du foie, ce qui a un effet sur le fonctionnement des hormones contenues dans les pilules qui sont diffusées en moindre quantité dans le sang. La oxytetracycline, la minocycline et la penicilline auraient les mêmes effets. Les scientifiques avancent toutefois que plus de recherches sont nécessaires à ce sujet, c’est la raison pour laquelle l’utilisation combinée d’un contraceptif et d’un antibiotique doit toujours se faire avec la plus grande prudence si l’on veut éviter toute grossesse.

Annelies Van Erp/Caroline Lallemand

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