© AAMIR QURESHI/AFP

Khan au Pakistan : un cocktail militaire et religieux

Il était le Deschamps des Pakistanais. Il est désormais leur futur Premier ministre. Imran Khan (photo) officiait comme capitaine lors de la seule victoire du pays en Coupe du monde de cricket, en 1992. Vingt-six ans plus tard, son parti, le Mouvement du Pakistan pour la justice, a remporté les élections législatives, le 25 juillet. Non sans polémique : son principal rival, Shahbaz Sharif, frère de l’ancien chef du gouvernement Nawaz Sharif, détenu pour corruption, a dénoncé des  » fraudes flagrantes « . L’icône sportive, âgée de 65 ans, a en tout cas bénéficié du soutien de la puissante armée pakistanaise. Sur le plan politique, il a joué à fond la carte religieuse et conservatrice. Marié depuis le début de l’année à une femme voilée, l’ex-playboy aux deux divorces s’est présenté comme un dévot, forgeant des alliances avec certains extrémistes, jusqu’à se voir affubler du surnom de  » Taliban Khan « . Qu’a-t-il promis ? Une lutte implacable contre la corruption, la répression du blasphème, ainsi que des réformes, dans la santé et l’éducation, au profit d’un  » Etat-providence islamique « . Des propositions qui ont séduit un pays de 207 millions d’habitants résolu à tourner le dos aux partis traditionnels. Sa victoire permet surtout aux militaires de conserver une influence que ces derniers comptaient mettre à mal.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire