Joseph Kabila. © BELGA

RDC: le choix du nouveau chef de la commission électorale ne rassure pas

La récente désignation du nouveau chef de la commission électorale en République démocratique du Congo (RDC) n’est pas de nature à « rassurer » sur la tenue prochaine de scrutins crédibles dans ce pays, estime la VSV, une des principales ONG congolaise de défense des droits de l’Homme.

Les confessions religieuses ont désigné mercredi Corneille Nangaa, technocrate inconnu du grand public, pour succéder à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à l’abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu, dont les autorités avaient annoncé la démission, « pour raison de santé » le 10 octobre, à treize mois de la prochaine présidentielle.

La tête de cette institution chargée d’organiser les élections revient traditionnellement à un candidat choisi par les principales confessions religieuses du pays en tant que représentantes d’une partie de la société civile.

Jeudi, l’Église catholique dont se revendiquent environ 40% des Congolais, avait critiqué le choix de M. Nangaa, affirmant que celui-ci avait été sélectionné « en amont » par les représentants des sept autres confessions et imposé ensuite sans débat.

Maintenant que la candidature de M. Nangaa doit être validée par les députés, la Voix des sans-voix (VSV) demande à l’Assemblée nationale de retoquer ce choix et d' »exiger » des confessions religieuses qu’elles parviennent à un « réel consensus » sur le nom d’un candidat.

Alors seulement les Congolais pourront être « rassurés […] sur l’organisation, dans les mois à venir, [d’]élections libres, démocratiques et transparentes », écrit la VSV dans un communiqué publié vendredi.

La RDC traverse un grave crise politique depuis la réélection du président Joseph Kabila en 2011 lors d’un scrutin entaché d’irrégularités massives.

L’opposition accuse le chef de l’État, au pouvoir depuis 2001, de chercher à contourner par tous les moyens l’interdiction qui lui est faite par la Constitution de se représenter en novembre 2016, quitte à retarder les élections.

L’abbé Malu-Malu était crédité d’avoir organisé, en 2006, les premières élections libres en RDC depuis l’indépendance de 1960.

Alors conseiller de M. Kabila, il avait été rappelé à la tête de la Céni en 2013 après le fiasco électoral de 2011.

Largement reconnue dans la société congolaise pour avoir joué un rôle majeur dans la démocratisation du début des années 1990, l’Église catholique est très critique de l’action de M. Kabila.

Le rappel de l’abbé Malu-Malu à la tête de la Céni s’était fait contre son gré: elle défendait alors un candidat laïc.

M. Nangaa est actuellement chef-adjoint de département à la Céni.

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