Donald Trump © REUTERS

À en croire les chiffres, Donald Trump n’est pas si mauvais

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le président américain se prépare à entamer la partie la plus difficile de son mandat. Mais les chiffres montrent qu’il n’est pas en si mauvaise posture. Au point de lui permettre d’être reconduit en 2020 ?

Selon les sondages récents à l’approche des élections de mi-mandat, les démocrates pourraient gagner du terrain au Congrès. Cela pourrait donner lieu à de nouvelles enquêtes dirigées par les démocrates et un blocage du programme législatif du président. Mais cela ne met pas Donald Trump dans une mauvaise posture vis-à-vis d’une probable réélection, analyse le Time qui donne quelques chiffres qui peuvent le rendre optimiste sur l’état général de sa présidence.

Un taux d’approbation stable

La plupart des Américains ne sont pas enthousiastes quant au mandat de Donald Trump, et ce depuis son investiture. Presque deux ans plus tard, ces chiffres sont toujours sous la moyenne -environ 52% de désapprobation et 43% d’approbation. D’un autre côté, les chiffres n’ont pas beaucoup fluctué en deux ans, une situation unique parmi les présidents récents. Si le taux d’approbation a parfois baissé et le taux de désapprobation augmenté, les moyennes sont revenues à la normale après un certain temps. Le Time compare la situation à un abri contre les tornades : « le plafond est bas, mais le sol est stable ». D’autant que son taux de popularité s’est maintenu alors qu’il a fait, ou dit, des choses qui auraient pu nuire à un président moins singulier.

Une autre raison pour laquelle sa popularité reste stable, c’est que les républicains et les démocrates se sont déjà fait une idée sur lui depuis bien longtemps. Son taux d’approbation est d’ailleurs le plus polarisé depuis Dwight Eisenhower. Si l’approbation des républicains est semblable à celle des autres présidents du parti, il s’en tire en revanche moins bien aux yeux des démocrates. Il n’est que de 7% contre 23% pour George W. Bush par exemple. Mais ici encore, la situation n’a pas sensiblement bougé et les chiffres semblent se stabiliser.

Un second mandat ?

Donald Trump peut-il dès lors redresser la barre avant de – peut-être – se présenter à sa propre succession ? A ce stade du mandat, Barack Obama n’avait que quelques points d’approbation en plus, tandis que Bill Clinton et Ronald Reagan avaient des moyennes similaires. Les trois ont ensuite été réélus après une lente remontée jusqu’à obtenir une approbation plus globale. Mais cela ne veut pas dire qu’il en sera de même pour le milliardaire new-yorkais. Certains présidents, qui avaient une confortable popularité, ont vu celle-ci chuter, et n’ont pas été reconduits. Son taux d’approbation venant en grande partie de son camp, il est peu probable qu’il fasse une remontée fulgurante sur les deux ans qui lui restent à la tête des Etats-Unis. Mais c’est une longue période, surtout en politique, et ses prochaines grandes décisions, économiques et/ou internationales, pourraient avoir un grand impact, positif ou négatif, sur sa cote.

Donald Trump.
Donald Trump.© REUTERS

Toutefois, les cotes d’approbations dites « nationales » ne doivent pas être prises pour argent comptant. Elles ne reflètent pas le vote des citoyens dans chaque État ou circonscription électorale, dont le découpage particulier mène parfois à quelques surprises. Rappelons notamment que Donald Trump n’a pas gagné la majorité de voix lorsqu’il s’est présenté contre Hillary Clinton en 2016. C’est en gagnant des États-clés qu’il a pu néanmoins pousser les portes de la Maison-Blanche. Difficile de dire pour l’heure s’il pourra réitérer cet exploit, même si les sondages ne sont pas très optimistes.

L’économie américaine se porte bien

Pour ce qui est de 2020, la collecte de fonds personnelle de Donald Trump se passe bien, assure encore le Time. La campagne pour sa réélection aurait déjà permis d’amasser des millions de dollars. Et le Comité national républicain a quant à lui battu des records lors de ses collectes de fonds.

Mais les chiffres qui mettent le plus locataire de la Maison-Blanche en valeur sont ceux qui concernent l’économie du pays. En septembre, le taux de chômage est tombé à 3,7%, soit son niveau le plus bas depuis décembre 1969. Les économistes prédisent encore une baisse dans les prochains mois. Et la croissance mensuelle des emplois est bonne. Les chiffres, bien qu’inférieurs au second mandat d’Obama, dépassent les estimations du Congressional Budget Office. D’autres indicateurs montrent par ailleurs que l’économie est saine, avec un marché boursier fort. Si ces tendances se maintiennent, Donald Trump aura des bons arguments à présenter s’il souhaite se faire réélire, conclut le Time.

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