Yves Van Laethem © Belga

Yves Van Laethem: un plateau des contaminations, « mais nous restons dans un équilibre fragile »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les nouvelles contaminations semblent se stabiliser autour des 2.000 cas par jour. Comment interpréter ces chiffres ?

Le 1er janvier ne fait plus partie de la semaine comparative : nous avons donc enfin une comparaison valable des chiffres par rapport à une semaine complète. Actuellement, nous observons une légère diminution des moyennes hebdomadaires. « Une tendance qui, nous le pensons, nous l’espérons, va se poursuivre dans les jours à venir », explique le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem. Depuis fin novembre, la fin de la deuxième vague, les nouvelles contaminations montrent plus ou moins un plateau, aux environs de 2.000, jusqu’à 3.000 infections par jour. « Ces chiffres sont meilleurs que ceux de beaucoup de pays voisins. Mais nous restons dans un équilibre fragile, toujours trop élevé notamment au niveau de l’impact sur les soins de santé. »

Des différences notables selon l’âge

La légère diminution des nouveaux cas s’observe globalement dans toutes les régions : -1% en Flandre, -6% à Bruxelles et -8% pour la Wallonie. Au niveau des provinces, on a une augmentation à certains endroits : Limbourg (+8%) et Flandre occidentale (+2%). Cela est dû essentiellement à des foyers. Ce sont toujours la province d’Anvers et les deux Flandres qui connaissent le nombre absolu de cas le plus élevé.

En fonction de l’âge, on observe des différences assez marquées. La baisse la plus importante se trouve chez les +80 ans au niveau national. Une bonne nouvelle, puisque c’est la population la plus à risque de développer des formes graves de la maladie. Chez les 30-60 et les chez les -20 ans, on a une hausse du nombre d’infections. Elle est la plus marquée chez les enfants de moins de 10 ans. C’est le cas essentiellement dans des provinces flamandes, « peut-être parce que le testing y a été plus importante durant la dernière semaine », explique le porte-parole.

Les hospitalisations, le nombre de lits occupés et les décès continuent à évoluer favorablement, avec une légère diminution. Dans certaines provinces ou régions (Bruxelles, Limbourg, Flandre orientale et Brabant wallon), on note cependant une petite augmentation des hospitalisations.

Avec la reprise du travail et de l’école, la mobilité a de nouveau augmenté. Ce sont des chiffres comparables à décembre avant les congés de fin d’année. « Il y a un lien entre la mobilité et le taux de contaminations. Pratiquement inévitablement, nous nous attendons à avoir un peu plus de cas dans ce contexte-là. C’est une raison de plus de souligner l’important du télétravail », précise-t-il.

Variants : les mêmes symptômes

Le porte-parole interfédéral a également fait le point sur les variants dans notre pays. On connait actuellement quelques foyers liés notamment au variant britannique. « En dehors de ces foyers spécifiques, globalement, l’évolution des foyers épidémiques dans le pays est toujours favorable. Le nombre et la taille des foyers diminuent encore légèrement. » Dans les écoles, on note actuellement moins de foyers la semaine après les vacances de Noël que la semaine après les vacances de Toussaint.

Il a cependant bien plus de cas de ces variants plus contagieux. Jusqu’à dimanche inclus, le centre national de référence au niveau de la KULeuven a détecté 91 variants britanniques et 7 variants sud-africains. « Ce chiffre va indubitablement continuer à augmenter. Il est actuellement partiellement biaisé par le fait que les recherches se font sur des échantillons plus suspects (retour de voyage, profil de la PCR…). Nous avons besoin d’un système plus représentatif de l’entièreté des souches du pays, qui sera mis en place à l’avenir, dans lequel un échantillon positif sur 50 sera génétiquement caractérisé. Cela donnera une image plus complète de l’évolution de ces variants en Belgique. Actuellement, ils représentent encore moins de 5% du total des souches isolées », explique Yves Van Laethem.

On estime actuellement qu’il y a un risque supplémentaire de 40% de contagiosité induit par ces variants. La présence de variants est néanmoins une évolution normale de ce type de virus. Le virus n’a cependant pas changé dans sa virulence, son agressivité, ni dans les manifestations cliniques : ce sont les mêmes symptômes.

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