Marc Van Ranst © Belga

Van Ranst : « Il y a peu de raisons de douter que le variant britannique soit plus pathogène »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Aujourd’hui, le variant britannique constitue entre deux tiers et trois quarts des souches qui circulent dans notre pays. Et l’ensemble des variants, britannique, sud-africain et brésilien, font un bon 75% des souches actuellement en circulation, estime Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19.

Selon le virologue Marc Van Ranst, il y a très peu de raisons de douter que le variant britannique soit plus pathogène. « Un certain nombre d’études vont dans ce sens », dit-il. Le fait que le variant britannique devienne dominant en Belgique peut également expliquer en partie l’augmentation rapide du nombre de patients en soins intensifs.

523 patients atteints du Covid sont hospitalisés en soins intensifs en Belgique. Après une longue phase de plateau, le nombre d’admissions à l’hôpital et le nombre d’infections repartent à la hausse. « Nous sommes donc une fois de plus à un point de rupture potentiel », a déclaré Yves Van Laethem.

« Ces seize dernières semaines ont vu peu de mouvement en surface, mais en dessous, le variant britannique augmentait. Ce variant fait maintenant son apparition, et comme il est plus transmissible, les chiffres vont augmenter », déclare Van Ranst, qui souligne également que les personnes infectées par le variant britannique sont plus susceptibles de se retrouver en soins intensifs. « Il existe un certain nombre d’études indiquant que le variant britannique serait plus pathogène. Il y a donc peu de raisons d’en douter. »

Un phénomène inhabituel

Le phénomène selon lequel un nouveau variant est à la fois plus infectieux et plus pathogène est plutôt « inhabituel », selon le virologue. « Le virus n’en tire aucun avantage évolutif », déclare Van Ranst.

Selon une étude des universités d’Exeter et de Bristol publiée la semaine dernière, le variant britannique est non seulement plus contagieux, mais aussi 64% plus mortel que le coronavirus classique. Pour 1.000 cas détectés, le variant anglais provoque 4,1 morts, contre 2,5 pour le coronavirus classique, concluent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue médicale BMJ. « Il y a une haute probabilité que le risque de mortalité soit augmenté par une infection au variant anglais », concluent les chercheurs.

Un variant breton

Par ailleurs, les autorités sanitaires françaises ont annoncé lundi la découverte d’un nouveau variant du coronavirus, au sein de l’hôpital de Lannion dans les Côtes-d’Armor. Plusieurs personnes qui présentaient des symptômes du Covid-19 ont été testées négatives à la suite de tests PCR. Seul un séquençage du génome a permis de déterminer qu’il s’agissait bien du coronavirus, mais d’une nouvelle souche, le « variant breton ».

« Actuellement, en Belgique, nous n’avons pas encore détecté ce variant breton », a indiqué Yves Van Laethem, rappelant au passage que des variants « naissent sans cesse dans toutes les parties du monde ».

Cependant, ce n’est pas parce qu’une nouvelle souche du coronavirus n’est pas détectable par certains tests PCR tels qu’utilisés actuellement qu’elle échappe à tous les tests. Certains dépistages peuvent rattraper ce que d’autres ne permettent pas d’identifier. « Il faudra donc revérifier ce qu’il en est dans les tests employés en Belgique et si nécessaire améliorer la performance, en la modifiant, de tests comme la PCR, ce qui peut se faire relativement aisément », selon Yves Van Laethem.

Avec Belga

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