Marc Van Ranst © belga

Van Ranst: « Il faut maintenir la phase fédérale de gestion de crise »

Le Vif

Face à la hausse de contaminations Covid, le virologue Marc Van Ranst se déclare favorable à un maintien de la phase fédérale de gestion de la crise sanitaire. « Ce ne serait pas raisonnable », a-t-il estimé.

En début de semaine, la Belgique a enregistré le plus grand nombre de contaminations par le SARS-Cov-2 depuis le début de l’année. « Il faut donc voir comment cela va se traduire sur les hôpitaux et les soins intensifs. D’ici la fin de la semaine prochaine, on devrait avoir une idée plus précise d’où l’on va », a-t-il avancé, soulignant que la vaccination sera la « pierre de touche ». « Peu de personnes vaccinées devraient finir à l’hôpital », a-t-il prédit.

Mais pour lui, ce n’est pas le moment pour que le fédéral passe la main, car cela donnerait lieu à un « morcellement des mesures » dans le pays.

Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, a averti mercredi soir qu’il fallait se préparer à affronter la quatrième vague. Il a lancé un appel à porter le masque plus fréquemment. Une mesure également prônée par Marc Van Ranst. « On pourrait fonctionner comme en Suède, où il est demandé à la population d’utiliser le masque quand elle le juge nécessaire« , explique Van Ranst. « Cela peut, en partie, faire la différence. La question est bien sûr de savoir ce que la population va encore accepter. Lorsque des assouplissements sont annoncés, il est toujours mentionné que des restrictions peuvent être réimposées » en fonction de la situation épidémiologique.

Marc Van Ranst est également favorable à l’idée de recourir le plus possible au télétravail dans les entreprises, comme l’a recommandé le ministre Vandenbroucke hier. « C’est une mesure relativement simple à mettre en place et sans un impact énorme sur nos vies », fait-il valoir.

Les chiffres de l’épidémie poursuivent leur hausse. La quatrième vague de Covid-19 n’est toutefois pas une surprise, elle avait même été prévue un peu plus tôt. Sur le tableau de bord de Sciensano, 6.466 cas de contaminations ont été enregistrés pour la journée de lundi. Il s’agit de chiffres non consolidés, mais cette année, le nombre d’infections par le coronavirus n’avait jamais été aussi élevé.

« La fin de la phase fédérale n’est pas immédiatement à l’ordre du jour »

La fin de la phase fédérale de crise n’est « pas immédiatement à l’ordre du jour », a affirmé le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke jeudi à la Chambre, même si la discussion est ouverte avec les entités fédérées.

Le prochain comité de concertation sur le coronavirus est prévu le vendredi 29 octobre. La fin de la phase fédérale de crise aurait pu y être décidée, mais la forte augmentation des contaminations au Covid-19 ces derniers jours semble avoir douché cette perspective.

À la Chambre, Frank Vandenbroucke était également appelé à clarifier ses propos tenus la veille dans l’émission Terzake sur la VRT. « « Nous devrons tous nous serrer les coudes pour contenir la quatrième vague de la pandémie de Covid », avait-il affirmé.

« L’augmentation des contaminations est marquée », a déclaré M. Vandenbroucke devant les députés. « Nous devons tous nous faire vacciner. Les vaccins constituent une excellente protection contre la maladie et contre l’hospitalisation. Ils ne sont pas parfaits, mais ils apportent un haut degré de protection. » Le ministre a insisté sur la vaccination des élèves de l’enseignement secondaire.

Si la fin de la phase fédérale n’est pas à l’ordre du jour, Frank Vandenbroucke a rappelé que la loi pandémie peut être activée sur base d’un avis scientifique. « Sur la base du prochain avis, il faudra se demander, si oui ou non, la loi pandémie doit être activée », a-t-il indiqué.

Au sein de la majorité fédérale, le CD&V et Ecolo-Groen ont indiqué ne pas non plus être favorables à fin de la phase fédérale.

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