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Un Comité de concertation pour renforcer les contrôles et mettre en garde, au minimum (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les différents gouvernements du pays ne vont rien assouplir et brandir la perspectives d’un nouveau tour de vis si la reprise actuelle des contaminations se poursuit. Les notes d’espoir seront aux prix de nos efforts.

Les chiffres de contaminations repartent à la hausse et, dans certaines provinces, flamandes singulièrement mais aussi à Namur et en Communauté germaophone, elles sont inquiétantes, au-delà des 15%. C’est dire que le Comité de concertation, qui se réunit ce vendredi en début d’après-midi, a peu de marge pour discuter d’assouplissements, pas même (sans doute) pour les métiers de contact. La messe est pratiquement dite: les mesures seront maintenues, les contrôles renforcés et les mises en garde adressées pour les fêtes de fin d’année. Au minimum.

« Les prochaines semaines sont essentielles, a souligné ce matin le vice-Premier ministre PS, Pierre-Yves Dermagne. Respectons les règles pour qu’on ne doive pas durcir les règles. Il faut tout faire pour éviter ce scénario. Nos comportements individuels et collectifs seront déterminants. »

Le rapport des experts qui se trouve sur la table des politiques, dévoilé par la RTBF, est sans appel: « La situation épidémiologique actuelle est très préoccupante et doit être surveillée de très près, ainsi que le besoin futur de mesures supplémentaires, compte tenu également de l’évolution internationale. Un scénario d’escalade devrait être élaboré si la situation s’aggrave encore dans les prochains jours. »

Politiquement, il n’y a plus vraiment de débat. Même les libéraux, qui étaient favorables à de légers assouplissements si les chiffres le permettent, doivent se rendre à l’évidence. « On va devoir renforcer les contrôles, souligne le ministre-président francophne Pierre-Yves Jeholet sur Bel RTL. On va demander aux employeur de renforcer le télétravail. Appliquez les mesures car le risque c’est de devoir les durcir, ce serait une double peine pour ceux qui les respectent. »

Ce à quoi il faut s’attendre

Les mesures actuelles, strictes mais déjà assouplies fin novembre pour les commerces non-essentiels, devraient donc rester en vigueur. Pour Noël, cela signifie une bulle sociale d’une personne hors foyer et de deux pour les personnes isolées. Le couvre-feu reste de mise, jusqu’à 22h à Bruxelles pour le réveillon de Noël et jusqu’à minuit en Wallonie et en Flandre, dans ce pays qui ne fait jamais rien simplement. Pas de rassemblement, pas de fête élargie, pas de feux d’artifices…

Au-delà du maintien des mesures, il y aura une mise en garde très ferme à l’égard des « asociaux », ces 20% de Belges qui ne respectent pas les règles ou qui affirment qu’ils ne le feront pas. Des sanctions plus fortes ont été décidées, cette semaine, pour les organisateurs et les participants de ‘lockdown parties’, mais les contrôles sont d’ores et déjà renforcés pour éviter le ‘fun shopping » (rappelons que les visites en magasin se font seul et pas plus de trente minutes). Contrôles renforcés aussi pour le télétravail, qui est obligatoire. Enfin, des barrages filtrants seront prévus aux frontières en cas d’arrivées trop importantes des pays voisins pour faire du shopping chez nous.

D’autres mesures sont sur la table, mais elles ne devraient pas – on parle au conditionnel – être activées immédiatement. Ainsi, les limitations de déplacement (comme en France) ou une nouvelle fermeture des commerces non-essentiels ne seraient pas envisagées pour l’instant. Sauf en cas de débordement. Le Groupe d’experts parle « d’éviter à tout prix les foules et les situations à risque dans les rues commerçantes en augmentant l’utilisation du crowd control. En cas d’impossibilité ou de force majeure au vu des mesures prises dans les pays voisins, il convient d’envisager de refermer les magasins et de privilégier le click & collect ».

Pour le reste, il s’agira bien de fixer des objectifs et de se focaliser sur l’horizon de début janvier. Pas question de refermer les écoles pour l’instant, tant en Flandre qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, les ministres s’y sont opposés alors que des experts le préconisent jusqu’au 31 janvier, mais le sujet pourrait ne plus être tabou si l’épidémie reflambe. Idem, évidemment, pour les commerces non-essentiels: les soldes pourraient être repoussées et ils seraient les premiers à devoir baisser le rideau si la hausse se confirme de façon péoccupante.

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