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Promesse tenue: plus de 1600 policiers recrutés en 2021, « mais attention aux effets collatéraux »

Comme inscrit dans la déclaration de politique générale pour l’année 2021, un peu plus de 1600 policiers ont commencé leur formation de police. Un pari réussi pour Annelies Verlinden (CD&V), mais plusieurs effets négatifs pourraient poser des problèmes à l’avenir.

Chose promise, chose due. Ce lundi, la ministre de l’intérieur Annelies Verlinden a confirmé via un communiqué que la barre des 1600 policiers avait été atteinte, et même dépassée en 2021. « La Police Intégrée a recruté 1 897 aspirants-inspecteurs, dont 1 633 ont déjà commencé leur formation. Elle a atteint son plus haut niveau de recrutement, un exploit si l’on considère que les mesures corona ont eu un impact majeur sur le processus de sélection pendant la pandémie » se félicite la ministre.

Du côté des syndicats policiers, la satisfaction est aussi de mise. Avec actuellement un manque de 4500 membres du personnel, cette vague de recrutement pourrait agir comme une bouffée d’air frais dans les rangs. Mais selon Eddy Quaino, permanent CGSP, il faut que cela continue durant toute la législature de la ministre, et même encore après. « C’est un chiffre vraiment positif, mais il va falloir que ça perdure dans la durée. On ne peut pas estimer que le recrutement se tient en une ou deux années. C’est quelque chose qui, pour pouvoir compenser les déficits au niveau policier, doit perdurer dans les huit, neuf prochaines années. »

La NAPAP, un problème dans l’équation ?

Ce taux assez élevé de recrutement est donc assez positif, sachant qu’environ 1400 membres du personnel partent à la retraite tous les ans. « Cela permettra donc de compenser les départs naturels à la pension ».

Mais ce qui inquiète Eddy Quaino concerne l’avenir de la NAPAP, la Non-Activité Préalable à la Pension. Ce système, qui permet de financer le départ en prépension dans des conditions avantageuses pour les policiers, est actuellement en cours de négociation avec les syndicats et la ministre Verlinden. Ce dispositif est remis en cause et son avenir est plus qu’incertain, les conséquences sur le nombre de policiers pourraient donc être graves dans les années à venir. « Ce dispositif ne concerne que des membres du personnel qui disposaient d’un régime particulier de pensions. Ce que nous réclamons, c’est un aménagement de fin de carrière pour tous les policiers. Mais à partir du moment où ce dispositif est remis en cause, on va créer un espèce « d’appel d’air », c’est-à-dire qu’environ 2000 personnes vont pouvoir en profiter et vont l’utiliser tant qu’ils le peuvent. »

Un nouveau déficit « collatéral » pourrait donc être créz, ce qui n’arrange pas les affaires des syndicats policiers.

Plus de formateurs et améliorer l’attractivité

Un autre problème auquel le gouvernement et les syndicats vont devoir faire face concerne la phase de formation. Avec ces 1600 nouveaux aspirants-inspecteurs, les écoles de police sont actuellement au complet, voire à saturation. « Il ne faudrait pas perdre d’instructeurs ou de chargés de cours dans les années qui viennent, parce que cela aura évidemment un impact sur le nombre de recrutements possibles », indique Eddy Quaino. Une augmentation du personnel d’encadrement n’est pas un sujet mis sur la table, mais pourrait être bénéfique dans la durée.

Mais avant cela, le point le plus important souligné par le permanent CGSP est qu’il faut absolument revaloriser la fonction. « Il faut savoir qu’on a de plus en plus de mal à recruter des policiers. On risque d’avoir un système de pénurie. Sur les cinq dernières années, on est passé de 14 000 candidatures à 8 500 au niveau des services de police. »

Un phénomène qui, selon Eddy Quaino, peut s’expliquer par un manque d’attractivité du métier. A cela, deux solutions sont possibles. Il faudrait d’abord améliorer des campagnes de recrutement, mais surtout, obtenir une revalorisation des salaires. « On a beaucoup de mal à recruter en Flandre, c’est un fait, mais dans tous les cas nous n’avons pas le budget nécessaire pour les payer. »

Annelies Verlinden a annoncé continuer sur sa lancée et vouloir recruter 1600 autres personnes durant l’année 2022. Un objectif réaliste qui sera accompagné de l’amélioration de la numérisation des services qui permettra, entre autres, de raccourcir les délais du processus de sélection des candidats.

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