Charles Michel et Theo Francken : les tensions sur le pacte des migrations laisseront des traces. © BENOIT DOPPAGNE/belgaimage

Pacte de l’ONU sur les migrations: les contacts informels se poursuivent au sein du gouvernement

Des contacts informels concernant le Pacte des Nations Unies sur les migrations ont encore eu lieu ce week-end au sein du gouvernement, a-t-on appris à bonnes sources. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N-VA), a de son côté multiplié les tweets visant à justifier son opposition à la signature du texte onusien.

La majorité fédérale est actuellement divisée sur l’attitude à adopter concernant le Pacte des Nations Unies.

Le MR, l’Open Vld et le CD&V veulent approuver le texte comme le Premier ministre, Charles Michel, s’y est engagé en septembre dernier à la tribune de l’ONU. La N-VA se déclare quant à elle opposée à ce pacte, dont elle affirme redouter les effets dans l’ordre juridique belge.

Une déclaration interprétative pourrait être adjointe au document onusien pour apaiser les craintes des nationalistes flamands, mais rien ne garantit qu’ils accepteront cette option.

D’après la N-VA, le Premier ministre doit en tout cas avancer une « solution pour sortir de l’impasse ». Cette position a été rappelée ce dimanche sur le plateau de l’émission De Zevende Dag par le sénateur Pol Van Den Driessche. Le nationaliste flamand y a aussi assuré que son parti ne voulait pas provoquer d’élections anticipées, tout en rappelant les craintes de sa formation quant au pacte.

Sur Twitter, Theo Francken se montre quant à lui plus virulent. D’après le secrétaire d’Etat, les arguments des partisans du pacte seraient « intrinsèquement minces », ce qui les amènent à jouer sur « l’émotion et la culpabilité » car ils n’ont pas d’autres possibilités.

Alors que Koen Geens (CD&V) soulignait sur VTM qu’un retrait du soutien belge au Pacte constituerait un risque pour la réputation internationale de la Belgique, M. Francken estime lui qu’il n’en serait rien.

« Vous endommagez l’image internationale d’un pays en laissant le cancer du salafisme se développer dans la capitale, en laissant dérailler le budget et la dette publique, en négligeant la Défense, mais pas en rejetant un pacte non contraignant de l’ONU avec de nombreux pays occidentaux », a-t-il lancé sur Twitter, en visant le PS.

Une sortie de l’impasse sur le pacte pourrait intervenir lors d’un kern dans la semaine.

Actuellement en Afrique du Sud, le vice-Premier ministre Open Vld, Alexander De Croo, a d’ailleurs avancé de quelques heures son retour prévu en Belgique, ce qui lui permettra entre autres de participer dès lundi matin au bureau de son parti. Au vu de l’actualité, la présence du ministre à cette réunion est souhaitable, a expliqué son porte-parole.

Un kern pourrait aussi avoir lieu dès lundi, alors que la commission des Relations extérieures de la Chambre entendra mardi sept experts à propos du Pacte sur la migration. Les députés devront en principe se prononcer ensuite sur les propositions de résolution déposées par l’opposition et qui demandent au gouvernement l’approbation sans réserve du Pacte.

A moins qu’un compromis ne soit trouvé au gouvernement d’ici là, ce vote serait à haut risque puisqu’il pourrait se faire par une majorité de rechange, excluant la N-VA, adversaire du texte de l’ONU.

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