Yves Van Laethem © belga

« L’impact du virus est majeur et dépasse très largement l’impact des effets secondaires du vaccin »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

« Les vacances de Noël s’éloignent et nous avons une meilleure idée de l’évolution réelle en dehors de ce contexte particulier », a déclaré le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem lors de la conférence de presse de Sciensano. « La diminution du nombre d’hospitalisations ralentit », constate-t-il.

Les chiffres de l’épidémie en Belgique semblent se stabiliser et n’augmentent pas de manière aussi importante que dans les pays voisins. La hausse est clairement liée au retour de vacances. Le nombre de tests qui est passé de 25 000 à 40 000 semble lui aussi se stabiliser et le pourcentage de tests positifs continue de diminuer légèrement.

Les hospitalisations diminuent aussi, mais de manière plus lente que les semaines précédentes. « Nous sommes dans une situation entre deux eaux. Globalement, l’impact des vacances semble peu important et les gens ont bien appliqué les mesures nécessaires », déclare Van Laethem. L’impact sur le système de santé reste cependant considérable.

Les plus faibles

« Les chiffres de mobilité ont remonté : il y a un niveau semblable à celui avant les vacances. Et à ce moment-là, ces hausses ont entrainé une augmentation. Les conditions sont idéales pour tous les virus respiratoires. Nous sommes plus faibles et le virus a l’avantage par rapport à nous », met en garde le porte-parole interfédéral.

Van Laethem évoque aussi les variants du virus qui circulent en Belgique : les variants britannique et sud-africain. « D’autres variantes risquent d’apparaître, ce qui n’est pas une surprise. Il faut continuer à appliquer les mesures nécessaires: le télétravail, limiter ses contacts, se mettre en quarantaine, et le testing: les pierres élémentaires dans la lutte contre la propagation », rappelle-t-il.

Entre le 5 et le 11 janvier, 2.085,7 cas de Covid-19 ont été dépistés en moyenne par jour, un chiffre en hausse de 24% par rapport à la moyenne de la semaine précédente, même si la hausse à Bruxelles semble ralentir un peu.

Entre le 8 et le 14 janvier, les hôpitaux ont admis en moyenne 121,7 nouveaux patients chaque jour (-7%). Le nombre de personnes hospitalisées des suites du coronavirus s’élève à 1.908 (-1%), dont 346 (-4%) en soins intensifs. Dans certaines régions, le nombre d’admissions à l’hôpital augmente légèrement. À ce rythme-là, le nombre de 75 hospitalisations quotidiennes avancé pour envisager des assouplissements ne sera atteint que début mars.

La hausse est de 85% dans la région Bruxelles-Capitale, mais avant les vacances de Noël, Bruxelles présentait des chiffres particulièrement favorables. La hausse à Bruxelles semble elle aussi se ralentir un peu, mais la capitale est le deuxième endroit où il y a de nouveaux cas après la province d’Anvers.

Au niveau des maisons de repos, la situation est favorable. Pour la période de 6 au 12 janvier, le nombre de cas est stable. La vaccination en cours va encore améliorer la situation.

L’évolution et la surveillance de la vaccination

Yves Van Laethem revient sur la vaccination, et les contrôles effectués. En dehors des données fournies par les firmes qui produisent des vaccins, il y a un contrôle, souligne-t-il. En Belgique, les lots de vaccins sont contrôlés et l’EAM a confié ce contrôle à Sciensano. L’Agence du médicament est chargée de surveiller les effets secondaires.

À la date du 13 janvier, 50 000 Belges étaient vaccinés. Au 12 janvier, il y a eu dix personnes sur 35 000 personnes vaccinées qui ont notifié des effets secondaires. L’immense majorité souffrait de nausées, d’une légère fièvre, ou d’un petit malaise.

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Malheureusement, un résident de maison de repos de 82 ans est décédé cinq jours après la vaccination. Van Laethem rappelle qu’il ne faut pas corréler la vaccination et le décès. « En dehors du Covid, chaque semaine des centaines de personnes décèdent dans les maisons de repos de notre pays. Toutes les procédures exigent qu’un décès soit clairement investigué. Des examens sont en cours, et l’EMA fournira des plus amples infos dès que possible », déclare-t-il.

Aux Etats-Unis : 0,2% des 1,9 million de personnes vaccinées entre le 14 et le 23 décembre a des effets secondaires, soit 4000 personnes en tout, ce qui est un nombre extrêmement bas. C’est deux personnes sur mille personnes.

Une réaction anaphylactique

À côté des effets secondaires essentiellement minimes, il est possible que la vaccination entraîne des effets secondaires graves de type réactions anaphylactiques qui touche 1 personne sur 100 000. Ce type de réaction se produit endéans les 15 minutes après le vaccin et peut-être traité de manière adéquate quand la personne est sous surveillance. C’est la raison pour laquelle les personnes vaccinées sont surveillées pendant 15 à 30 minutes. Les personnes victimes de cette réaction présentaient des antécédents d’allergies sévères. Toutes ont évolué favorablement sous l’effet du traitement prodigué.

« L’impact du virus est majeur et dépasse très largement l’impact des effets secondaires. L’impact entre les risques d’effets secondaires est très clairement en faveur de la vaccination », insiste Van Laethem.

À ce jour, 35 000 personnes, résidents et personnels de maison de repos, sont vaccinées en Belgique, ce qui représente une couverture vaccinale à 17,26%. L’intention vaccinale, l’acceptation de vaccin, augmente et atteint globalement les 80%.

Van Laethem rappelle que les campagnes de vaccination dépendent de la fourniture des vaccins, la Belgique attend la livraison de vaccins supplémentaires Pfizer-BioNTech, et espère aussi la fourniture du vaccin AstraZeneca. Il rappelle qu’il faut aussi des personnes pour vacciner, qu’on ne peut pas mener une campagne de vaccin en même temps qu’un débordement des hôpitaux. Ces campagnes seraient freinées par ce type de situation. « Nous devons donc continuer à appliquer les fameuses règles d’or, pour que nous puissions retourner vers une situation normale », conclut-il.

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