Sophie Wilmès © Belga

« Il y a 150 métiers en pénurie, ne me dites pas qu’il n’y en a aucun qui vous intéresse »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ce lundi, la vice-première ministre et ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès (MR) est revenue sur la proposition de son parti d’exclure les chômeurs qui refuseraient un emploi dans un secteur en pénurie. Source de vives tensions entre le PS et le MR, la proposition n’a finalement pas été reprise dans l’accord budgétaire.

Les libéraux francophones souhaitaient sanctionner les demandeurs d’emploi qui refusent un emploi en pénurie, ou de se former pour exercer l’un de ses métiers. « Un chômeur de longue durée (plus de deux ans) qui refuserait deux formations et/ou deux emplois dans un métier en pénurie doit pouvoir être directement sanctionné », déclarait le président du MR Georges-Louis Bouchez début septembre au quotidien Soir.

Une exclusion pure et simple

En guise de sanction, Bouchez évoquait une exclusion pure et simple des allocations de chômage ou du bénéfice du revenu d’intégration sociale. « Oui, il va falloir se faire un peu violence dans certains cas. L’Etat ne peut plus venir en aide si vous ne lui venez pas en aide », avait ajouté le libéral.

Sa proposition s’était heurtée au niet de son homologue socialiste Paul Magnette (PS). « Pour le président du MR, la solution aux pénuries est le travail forcé et la sanction. Ces recettes libérales ne marchent pas et stigmatisent les gens. Le PS ne les acceptera jamais. Contre les pénuries, il faut améliorer la qualité de l’emploi et les salaires », avait tweeté ce dernier.

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Interrogée par De Morgen, Sophie Wilmès revient sur les propos de Bouchez qu’elle défend ardemment. « En Belgique, nous avons 300 000 chômeurs, 150 000 postes vacants pour les métiers en pénurie. Quelle était notre proposition ? Si vous êtes au chômage depuis deux ans – deux ans ! – et nous vous demandons deux fois – deux fois – de vous former pour un métier en pénurie … Et attention, il y a 150 professions en pénurie, ne me dites pas qu’il n’y en a aucune qui intéresse ces personnes », déclare-t-elle, insistant qu’il s’agit d’une proposition du MR et pas uniquement de son président, Georges-Louis Bouchez.

Wilmès ne cache pas son incompréhension vis-à-vis de la position du PS. « Dans la société, il existe des sanctions dans tous les domaines pour les personnes qui ne veulent pas suivre les règles. Je ne comprends vraiment pas pourquoi on s’obstine à refuser cela dans le domaine du chômage », explique-t-elle, toujours au Morgen.

Un devoir par rapport à la société

Selon la ministre, son parti n’envisage pas uniquement des sanctions, mais aussi des incitants. Ainsi, le MR a proposé de défiscaliser des formations et de cumuler pendant quelques mois des allocations de chômage avec le nouveau revenu. « Il faut une balance entre les incitants et le fait d’y répondre favorablement. La solidarité, ce sont des droits certes. Mais c’est aussi un devoir par rapport à la société », expliquait-elle la semaine dernière dans l’émission « Il faut qu’on parle ».

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