Koen Geens

« Faisons en sorte que l’expérience Belgique continue »

Le Vif

Le vice-Premier ministre et négociateur fédéral du CD&V Koen Geens a tenu dimanche à Louvain un discours fédéraliste, mettant en garde contre les dangers des séparatismes qui menacent la Belgique et l’Europe.

« Lorsque la Belgique a été fondée, beaucoup pensaient que nous ne tiendrions pas plus de dix ans. Elle a pourtant grandi jusqu’à devenir l’une des expériences les plus intéressantes qui soient. Faisons en sorte que cela continue, avec Bruxelles au centre. Cela ne nous a jamais fait de mal », a déclaré M. Geens à l’occasion des voeux de Nouvel an du CD&V louvaniste. Il rappelle à « ceux qui ont des idées séparatistes » que la Belgique appartient actuellement aux club des pays les plus riches au monde, disposant des soins de santé et des universités parmi les meilleurs au monde.

Évoquant les négociations fédérales, il a reconnu que ce n’était « pas toujours simple », et que les prochains mois « ne seront pas faciles non plus ». Mais des régions comme l’Écosse, la Catalogne, le Pays basque, la Bretagne – où vivent des sentiments séparatistes forts – feraient mieux de rester membres à part entière de leur pays au sein de l’Union européenne. Une Europe constituée de 50, 60 régions deviendrait ingouvernable, alors qu’elle est la seule plate-forme permettant de vraiment compter sur la scène internationale, a prévenu M. Geens. « Si nous devons dire à Poutine que l’Ukraine est un partenaire économique important ou à Trump qu’il n’agit pas toujours de manière très avisée au Moyen-Orient, nous devons être crédibles politiquement et militairement en tant qu’Union européenne », a plaidé Koen Geens.

Avec à peine 19 sièges au parlement flamand et 12 à la Chambre, le CD&V a désormais un rôle différent, explique-t-il. « Le temps est révolu où des figures de proue comme Jean-Luc Dehaene et Marc Eyskens pouvaient dire: ‘voici ce que nous allons faire’. N’attendez donc plus du parti qu’il parvienne à forcer les choses en deux temps trois mouvements. L’entreprise politique, d’ailleurs, est devenue fort compliquée du fait des changements dans la manière de communiquer. On disait qu’on allait tout faire mieux en Flandre ? Mais voyez comme il est difficile de bien s’entendre et se comprendre ».

Selon Koen Geens, le CD&V veut se profiler comme un facteur de stabilité dans un paysage politique à la dérive. « Nous ne devons rien faire d’insensé, mais rester calmement sur la ligne que nous avons choisie aujourd’hui », a-t-il ajouté.

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