Nethys, Rue Louvrex à Liège. © belgaimage

Enodia se constitue partie civile pour récupérer les millions de l’ex-management de Nethys

David Leloup
David Leloup Journaliste

Le conseil d’administration d’Enodia vient de décider de se constituer partie civile dans le volet « rémunérations » du dossier Nethys. Cela ouvre la voie aux actionnaires d’Enodia – la Province de Liège et de nombreuses communes – pour récupérer les 14,7 millions d’euros d’indemnités de rétention distribués en mai 2018 à un quatuor d’ex-managers.

« Sur proposition du comité d’audit, le conseil d’administration d’Enodia de ce jour a décidé de mettre en oeuvre sa décision de principe adoptée le 28 novembre 2019, visant à déposer plainte et à se constituer partie civile en mains d’un juge d’instruction dans le dossier « des rémunérations, indemnités et assurance-groupe versées par Nethys » à son ex-management », précise le communiqué de presse d’Enodia.

Par cette action judiciaire, l’intercommunale « entend continuer à défendre au maximum les intérêts de ses associés provincial et communaux, et à soutenir le nouveau Conseil d’administration de Nethys dans l’application de la bonne gouvernance au sein du groupe ». Une séance d’information spécifique sera organisée prochainement par le conseil d’administration d’Enodia pour tenir étroitement informés ses actionnaires. Qui pourront donc éventuellement se joindre symboliquement comme parties civiles aux côtés d’Enodia.

Les montants en jeu récupérables sont astronomiques pour la Province de Liège qui contrôle 54% d’Enodia, et surtout pour les 74 communes actionnaires concernées. On parle ici de 14,7 millions d’euros d’indemnités de rétention distribués le 22 mai 2018 par le comité de rémunération de Nethys à un quatuor d’ex-managers – Stéphane Moreau, Pol Heyse, Bénédicte Bayer et Diego Aquilina (CEO de la filiale Integrale). Même si certaines communes ne possèdent que des miettes d’Enodia, celles-ci peuvent rapporter gros et substantiellement doper leur budget communal.

Ces millions d’indemnités ont été versés pour « retenir » les quatre dirigeants chez Nethys et Integrale pendant deux années supplémentaires, et ce malgré un salaire substantiellement réduit par le décret gouvernance. Fin décembre 2019, un montant de 11,2 millions d’euros a même été saisi par la justice liégeoise sur les comptes de Stéphane Moreau, Pol Heyse et Bénédicte Bayer, suite à une plainte du nouveau management de Nethys. Les fonds sont déjà « gelés » et donc facilement récupérables par les actionnaires.

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