Steven Van Gucht © belgaimage

Covid en Belgique : quatre raisons d’espérer une amélioration

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Même si la semaine dernière, certains annonçaient un nouveau confinement en prévention d’une troisième vague de l’épidémie de coronavirus, le virologue Steven Van Gucht (KuLeuven) voit plusieurs raisons d’espérer une amélioration de la situation.

Plus de vaccins

Ces dernières semaines, les entreprises pharmaceutiques Pfizer et AstraZeneca ont annoncé des retards de livraisons de leurs vaccins, compromettant le calendrier de vaccination établi par les autorités. « On avait un contrat qui promettait 1,5 million de doses pour le premier trimestre, et AstraZeneca annonce qu’il va diminuer ces doses à 650.000. Ce sera rattrapé plus tard, mais c’est quand même extrêmement gênant pour le début de la campagne. C’est une très mauvaise nouvelle », avait déploré le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (sp.a).

Cependant, le laboratoire allemand BioNTech a annoncé lundi être en capable de livrer à l’Union européenne 75 millions de doses de vaccins contre le coronavirus. L’entreprise travaille également à l’augmentation des livraisons à partir de la semaine du 15 février « pour assurer la totalité de la livraison prévue au premier trimestre », indique Sierk Poetting, directeur financier.

L’accélération de la production est due en partie à des ajustements réalisés sur le site de production de Puurs, précise lundi Sierk Poetting à Der Spiegel. « Cela nous permet de revenir au plan initial pour l’UE. » La nouvelle ligne de production à Marburg, en Allemagne, a par ailleurs obtenu sa licence. Le réseau de production européen est donc passé de trois partenaires en décembre à 13 aujourd’hui. Il devrait encore s’étendre. « Si à partir d’avril, nous avons plus de vaccins à disposition, et si la météo s’améliore, la situation sera rapidement plus favorable », laisse espérer Van Gucht.

Baisse des hospitalisations

Deuxième lueur d’espoir, le nombre d’hospitalisations continue à diminuer et s’approche des 75 admissions quotidiennes, le seuil avancé par les autorités pour assouplir les mesures. Un seuil qui doit être maintenu pendant au moins trois semaines.

Entre le 27 janvier et le 2 février, en moyenne 117 personnes contaminées par le covid ont été admises chaque jour à l’hôpital en Belgique, soit une diminution de 10% par rapport à la période de sept jours précédents. « L’évolution de la moyenne hebdomadaire est relativement bonne, certainement si on regarde à plus long terme », déclare Steven Van Gucht au quotidien De Morgen.

Plus de tests

Le nombre de contaminations continue à augmenter, mais cette hausse est surtout due au testing plus généralisé. Le nombre moyen d’infections au coronavirus s’élève à 2.348 par jour sur la période du 24 au 30 janvier, en hausse de 9% par rapport à la semaine précédente.

Pour le virologue Steven Van Gucht (KuLeuven), il n’y a pas de raison de paniquer. « La semaine dernière, nous avons effectué 48 000 tests en moyenne, surtout parmi les enfants. C’est une bonne chose pour garder les écoles ouvertes, mais du coup le nombre de contaminations diagnostiquées parmi les enfants a fort augmenté. Heureusement, ils sont moins malades, et ne se retrouvent pas dans les chiffres d’hospitalisations », explique-t-il au Morgen.

Le variant britannique progresse moins rapidement

Finalement, une nouvelle analyse de laboratoire révèle que le variant britannique, 40 à 50% plus contagieux que le virus « classique », progresse moins rapidement que prévu en Belgique. La proportion de contaminations au variant britannique tourne aujourd’hui autour des 20-25%.

« Il faut rester prudent, mais d’après les données dont nous disposons aujourd’hui, il ne semble pas que le variant britannique représentera la majorité des nouvelles contaminations d’ici fin février. Nous tablons plus sur fin mars ou avril », déclare le virologue Piet Maes (KuLeuven) au Morgen. Selon Van Gucht, ce sont les mesures strictes qui ont permis de ralentir sa progression. Aussi souligne-t-il l’importance de ne pas assouplir les mesures trop tôt afin d’éviter une situation comme au Portugal au Royaume-Uni. Plus on retarde la progression du variant britannique, plus les vaccins ont le temps de faire leur effet.

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