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Covid en Belgique : des chiffres encourageants, mais… (infographies)

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Tous les indicateurs de l’épidémie de Covid en Belgique sont au vert. Notre pays est sur la bonne voie, mais le chemin est encore long pour venir à bout de la deuxième vague. Explications avec quelques chiffres-clés.

« Les efforts de la population ont un impact positif », indiquait ce matin le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke sur Bel RTL. En Belgique, où les commerces non-essentiels sont fermés depuis début novembre, le pic des contaminations lors du rebond automnal a été atteint le 24 octobre selon Sciensano et à l’heure actuelle, l’ensemble des indicateurs (contaminations, hospitalisations, décès…) sont à la baisse. Néanmoins, « l’impact positif des mesures prises est loin d’être suffisant. Il faudra continuer nos efforts, même s’ils sont douloureux », a-t-il averti. « Il sera probablement très difficile d’alléger les mesures rapidement. » Que disent les chiffres ?

Les hospitalisations : du mieux, mais toujours supérieur à la première vague

Les chiffres diminuent, mais la Belgique compte encore un nombre important de patients hospitalisés par rapport à d’autres pays. Un constatation qui est « assez logique », selon Yves Van Laethem, car notre pays a été « parmi les premiers à avoir une deuxième vague assez importante ».

Le nombre d’admissions à l’hôpital pour cause de Covid-19 continue de diminuer, de -27%, et s’établit désormais à 379,6 par jour en moyenne (entre le 12 novembre et le 18 novembre).

Le nombre total de personnes hospitalisées pour le Covid-19 continue également de reculer et s’élève désormais à 5.897 (-5%). Un chiffre qui reste cepdendant au-dessus du pic de la première vague, la situation pour les hôpitaux et le personnel restant critique.

Depuis le début de la pandémie, 39.578 personnes ont été admises à l’hôpital pour Covid-19.

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Les soins intensifs : le pic atteint, les unités toujours sous pression

« Nous constatons enfin une nette diminution des patients en soins intensifs », a souligné mercredi Yves Van Laethem. La diminution de personnes en soins intensifs concerne essentiellement les patients les moins gravement atteints, qui peuvent retourner en salle normale avant de rentrer chez eux. Concernant les personnes intubées et ventilées, un plateau est constaté, tandis qu’une légère augmentation est enregistrée pour ceux qui bénéficient de la technique ECMO, ou machine « coeur-poumon ».

Le pic d’occupation des soins intensifs lors de la deuxième vague a été atteint le 9 novembre, mais le nombre total de personnes en soins intensifs reste tout de même plus élevé que lors de la première vague. Si le total des lits occupés diminue, la charge de travail pour le personnel reste extrêmement importante et le travail particulièrement lourd.

De manière générale, 71% des patients Covid-19 en soins intensifs sont sous ventilation artificielle, contre moins de 60% il y a une dizaine de jours. « C’est assez logique puisqu’il s’agit des patients les plus malades. Il faudra donc un temps plus prolongé pour une évolution favorable », explique Yves Van Laethem.

Les décès : un nombre quotidien toujours élevé

On sait que la courbe des décès suit de quelques semaines celle des contaminations, et des hospitalisations. Elle suit donc, avec un temps de retard, la stagnation, et amorce sa diminution. Cependant, le nombre de décès attribués au Covid-19 chaque jour diminue, mais lentement. Avec entre 150 et 200 décès quotidiens, le bilan reste élevé. Pour l’instant, plus de 5000 personnes sont décédés du Covid lors de la deuxième vague, qui amorce seulement sa descente.

Du 9 au 15 novembre, 183,9 personnes sont décédées en moyenne chaque jour (-8,3% par rapport à la période de sept jours précédente). Le cap des 15.000 morts dans notre pays depuis le début de l’épidémie a par ailleurs été franchi.

Les contaminations : une diminution constante, avant un rebond ?

Le nombre de contaminations poursuit sa baisse constante. En moyenne, du 9 au 15 novembre, il y a eu 4.755 contaminations quotidiennes soit une baisse de 38% par rapport aux 7 jours précédents,

Mais les chiffres des prochaines semaines seront à observer avec attention. Car il est fort probable qu’ils augmentent, pour deux raisons. Ils vont augmenter avec la nouvelle stratégie de testing: à partir du 23 novembre, les patients asymptomatiques ayant eu des contacts à haut risque ou qui reviennent de voyage en zone rouge pourront à nouveau être testés. Cela pourrait faire gonfler de 10% les chiffres relatifs aux contaminations. Une augmentation qui ne signifiera pas qu’ils y a plus de cas en Belgique, mais seulement qu’on les détecte davantage.

L’autre point à garder à l’oeil, qui pourrait provoquer une augmentation réelle, c’est l’impact de la rentrée scolaire. Les scientifiques sont encore divisés sur la manière dont l’épidémie circule chez les enfants. Pour la ministre de l’Education Caroline Désir, l’école n’est pas un moteur de l’épidémie. Nous pourrons voir d’ici une dizaine de jours si cette rentrée provoque un rebond de cas, indépendamment de la nouvelle stratégie de testing.

Le taux de positivité des tests, à savoir la proportion des personnes positives sur l’ensemble des personnes testées, atteint désormais 19,4% en moyenne entre le 9 et le 15 novembre à l’échelle nationale. Ce taux devrait augmenter avec la nouvelle stratégie de testing, selon laquelle les personnes asymptomatiques ayant eu un contact à haut risque seront à nouveau testés.

Maisons de repos : des tests salivaires pour évaluer l’épidémie

Depuis le rebond de l’épidémie, les maisons de repos wallonnes ont enregistré 749 décès, contre plus de 2.000 au printemps dernier. Des signes positifs sont toutefois perceptibles, avec une diminution du nombre de foyers de contamination; une baisse du nombre de résidents positifs (300 résidents positifs en moins en une semaine) et de travailleurs écartés. « On espère avoir atteint un pic », a indiqué la ministre wallonne de la Santé Christie Morreale.

La phase pilote du projet de tests salivaires par gargarisme a été lancée la semaine passée dans six maisons de repos où aucun cas de coronavirus n’était signalé. Si ces tests sont moins sensibles que les tests PCR, ils ont tout de même permis de détecter deux cas de personnes positives asymptomatiques.

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