Les étudiants doivent s'attendre à une rentrée complexe et inédite. © BELGAIMAGE

Coronavirus: malgré des « circonstances éprouvantes », le supérieur mieux armé qu’au printemps

Le Vif

L’enseignement supérieur appréhende de manière relativement sereine l’entrée en code orange des établissements dès lundi, malgré des circonstances éprouvantes pour les étudiants, professeurs et chercheurs. Après le confinement du printemps, lors duquel les cours se donnaient uniquement à distance, les universités se sentent mieux préparées, d’après un coup de sonde de Belga.

Dès lundi, les auditoires ne pourront plus accueillir que 20% d’étudiants, les 80% restants devant suivre les cours à distance. Une exception est prévue pour les étudiants de 1er Bachelier, qui resteront en code jaune (un sur deux présents dans les auditoires). L’objectif est de contrer la propagation du coronavirus, alors que la Belgique fait face à une 2e vague de la pandémie.

« Nous ne sommes plus dans une gestion de crise », relève Haji Nabra, recteur de l’Université de Namur. « Riches de l’expérience de l’année passée, nous sommes mieux préparés. »

Malgré tout, le passage en code orange reste un coup dur. « Le contact et l’ouverture sont au coeur de notre université qui est relativement petite avec 7.000-8.000 étudiants. Nous allons décliner ces valeurs autrement en restant proches, même si c’est à distance. »

« Les dispositions sont très différentes du printemps, elles doivent permettre d’éviter la situation du 13 mars », lorsque tous les cours avaient dû être donnés en distanciel, embraie Vincent Blondel, recteur de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain).

Les circonstances sont « éprouvantes » pour les élèves, les professeurs et les chercheurs, le cadre étant « moins motivant », explique-t-il. « C’est pour cela qu’une attention particulière a été portée aux étudiants de 1er Bac, qui auront un accès privilégié à des activités en présentiel. » Les étudiants de 1ère année ont davantage besoin de contacts, car ils sont en pleine intégration dans le monde universitaire.

Après la fermeture des bars à Bruxelles et l’instauration d’un couvre-feu dans certaines provinces, le code orange dans l’enseignement supérieur est une nouvelle mesure qui touche les jeunes, souvent pointés du doigt pour leur rôle présumé dans la transmission du coronavirus.

« Il y a un écart entre la manière de caricaturer cette tranche d’âge et ce que j’observe avec les organisations étudiantes, qui sont très responsables », note Vincent Blondel. Il rappelle l’importance de la solidarité pour arriver à une issue dans cette crise du Covid-19.

Ce constat est partagé par l’Université libre de Bruxelles (ULB), où on applaudit le sens des responsabilités des étudiants. « Il n’y a pas d’attroupements, très peu d’interpellations et de rappels à l’ordre », explique Nicolas Dassonville, responsable communication. Les auditoires ne sont pas considérés comme des nids de contaminations. L’entrée en code orange est vue davantage comme une manière de désengorger les transports en commun, notamment. Moins de 230 cas ont été comptabilisés à l’ULB sur 32.000 étudiants.

A l’Université de Liège, le recteur Pierre Wolper se réjouit que les mesure permettent de maintenir les laboratoires et autres travaux pratiques. « On garde l’essentiel de nos activités, nos étudiants ne seront donc pas moins bien formés », souligne-t-il.

L’université liégeoise effectue des tests massifs de ses étudiants, ce qui permet d’estimer que 3 à 4% d’entre eux sont positifs. « On détecte aussi des étudiants asymptomatiques, qui sont alors invités à se mettre en isolement. »

Le code orange est d’application jusqu’à nouvel ordre dans le supérieur en Belgique francophone. La situation sera évaluée en continu, mais pour les élèves, l’année scolaire ne s’annonce pas moins exceptionnelle que la précédente.

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