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Comment le Vlaams Belang profite des craintes flamandes et du marasme belge (analyse)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le parti d’extrême droite progresse dans les sondages et terrorise la Flandre politico-médiatique. Tout en obtenant un poids démesuré à la Chambre en raison des jeux de poker des partis.

S’il y a une raison qui doit motiver les partis démocratiques à trouver des solutions à l’impasse politique, c’est bien la menace que représente l’extrême droite en Flandre. Plusieurs sondages ont placé le Vlaams Belang en tête des intentions de vote, devant la N-VA. Le parti de Tom Van Grieken capitalise toujours sur la crainte de l’étranger, mais il multiplie aussi les campagnes sur les réseaux sociaux (c’est le parti qui y investit le plus) et se nourrit des angoisses générées par la crise du coronavirus. Il profite en outre des blocages à répétition dans la formation d’un gouvernement fédéral majoritaire de plein exercice.

Si certains ont décidé de l’affronter ouvertement dans des débats médiatiques, à l’image du SP.A Conner Rousseau ou du PvdA Peter Mertens, d’autres tentent un jeu dangereux en reprenant ses thèmes privilégiés ou en menant le dialogue avec eux, comme ce fut le cas de Bart De Wever, président de la N-VA, lors des négociations pour former le gouvernement flamand, l’été dernier. En tout état de cause, Tom Van Grieken marque des points dans son combat pour la respectabilité en profitant du marasme belgo-belge ou en jouant l’intimidation.

L’épisode de la séquence coupée dans l’émission satirique de la VRT ‘De Ideale Wereld’, où deux membres du Vlaams Belang masqués en raison du coronavirus se reconnaissent en faisant le salut nazi, n’aurait pas été retirée à cause d’une intervention directe de l’extrême droite. A vrai dire, cette séquence n’était pas d’une grande subtilité. Mais l’intervention du conseil d’administration de la chaîne dans ce dossier montre la grande nervosité qui prévaut en Flandre à ce sujet. Elle témoigne aussi d’une influence croissante du parti dans un certain nombre de cénacles.

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Le Vlaams Belang profite en outre du flou actuel et de l’absence de gouvernement disposant d’une majorité claire à la Chambre pour imposer son agenda ou jouer les trouble-fêtes. L’apparition soudaine, jeudi, d’un front flamand réclamant un avis du Conseil d’Etat pour évaluer le coût des mesures de soutien secteur culturel a été reçue comme un choc. Parce que, dixit Ludivine Dendonder (PS), « c’est terrible pour ces femmes et ces hommes qui sont parfois sans rien, pour ce secteur qui n’a toujours pas repris ». Mais aussi et surtout parce que N-VA, Open VLD, CD&V et Vlaams Belang ont voté de concert. Ce vote pourrait devenir un traumatisme pour les francophones équivalent à celui causé par le vote unilatéral de la scission de BHV par les partis flamands en commission de l’intérieur, en 2007.

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Cela étant, l’extrême droite fait d’ailleurs feu de tout bois, apportant ses voix là où cela lui chante et incitant les partis à briser le cordon sanitaire, parfois malgré eux. La semaine dernière, c’est le député libéral flamand Vincent Van Quickenborne qui dénonçait les « cadeaux » que voulaient faire les « partis de gauche » avec le soutien du Belang pour baisser la TVA sur les poudres à lessiver. Une intention finalement « renvoyée aux calandes grecques », a-t-il précisé par la suite.

Mais à force de profiter des voix du Belang, d’agir sous sa pression ou de le brandir comme un épouvantail, les partis démocratiques risquent de se réveiller avec une solide gueule de bois en cas d’élections anticipées.

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