Anne-Sophie Bailly

« Ce nouveau confinement est un retour à la case départ » (édito)

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

S’il s’avère que, dès qu’on ouvre les vannes, les contaminations repartent à la hausse, va-t-on reproduire le schéma du stop and go encore et encore? L’édito d’Anne-Sophie Bailly, rédactrice en chef du Vif.

On l’a écrit. Cela a été dénoncé de toutes parts. Par l’opposition. Par les partis formant la majorité. Ce nouveau confinement est autant un retour à la case départ que le constat de l’échec d’une stratégie, celle du tester-isoler-vacciner.

Pourtant, ce triptyque reste brandi par l’équipe De Croo comme solution de sortie de crise. Parce que le bout du tunnel serait désormais en vue? Peut-être, même si ce tunnel a été sérieusement allongé depuis que « le printemps en terrasse » a cédé la place à « un été avec l’esprit plus léger » et que la vaccination s’étendra certainement jusqu’à l’automne. Probablement surtout parce que le gouvernement estime ne pas avoir de meilleure carte à abattre. Alors il persévère. Tablant sur le fait que ce jusqu’au-boutisme finira par payer.

Et pour y arriver, il étoffe la panoplie d’outils à disposition. Dernier en date: les autotests qui seront vendus en pharmacie à partir du 6 avril. Enfin. De même, 500 000 tests rapides sont mis gratuitement à disposition des entreprises où le télétravail est impossible. Tant mieux. Cela suffira-t-il à tenir les échéances promises, à savoir le retour à 100% en présentiel dans les écoles le 19 avril et la réouverture de l’Horeca le 1er mai? Difficile d’y croire tant les interrogations restent nombreuses.

Pour les écoles, par exemple. Faire revenir les élèves dans les classes au lendemain des vacances de Pâques, d’accord, mais sous quel protocole sanitaire? En code rouge? Avec des tests salivaires à l’entrée? Quid d’une vaccination prioritaire pour le corps enseignant et le personnel? Quels objectifs pédagogiques pour la fin de l’année? Comment lutter contre le décrochage scolaire massif? Faut-il abandonner les certifications externes, comme le demandent certaines directions d’ école?

Pour l’application concrète de la stratégie, aussi. Depuis plus d’un an, les mêmes questions: qui vérifie le respect de la quarantaine? Qui trace les personnes à isoler? Où sont ces brigades de terrain?

Pour la société dans son ensemble. Quand va-t-on s’intéresser à la population la plus fragilisée socialement? Comment éviter les biais manifestes dans les réponses apportées à la crise? Et si, in fine, il s’avère que, dès qu’on ouvre les vannes, les contaminations repartent à la hausse, va-t-on reproduire le schéma du stop and go encore et encore? Quelles solutions s’offrent à nous? La stratégie du zéro Covid? Celle en test dans certaines villes en Allemagne?

S’il s’avu0026#xE8;re que, du0026#xE8;s qu’on ouvre les vannes, les contaminations repartent u0026#xE0; la hausse, va-t-on reproduire le schu0026#xE9;ma du stop and go encore et encore?

C’est aussi à ces questions qu’il faut apporter des réponses. Pour assumer sa stratégie jusqu’au bout et non jusqu’au point de non-retour.

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