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Bruxelles-Nord: « Les chauffeurs n’ont pas peur des maladies, comme la tuberculose, la gale, ou la malaria »

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Face au manque d’hygiène et à l’insécurité qui règne à la gare Bruxelles-Nord, les syndicats de la société de transport, De Lijn, ont pris la décision que leurs chauffeurs n’arrêteront plus leurs bus à cet endroit. La Stib a suivi le mouvement peu après évoquant les mêmes raisons. Trois questions à Tom Van de Vreken, porte-parole de De Lijn.

D’où vient cette décision de déplacer les arrêts De Lijn à la gare du Nord ?

Le déplacement des arrêts a été provoqué par un réel manque d’hygiène. Il y a aussi un grand sentiment d’insécurité. Nous avons reçu des plaintes de nos passagers et de nos chauffeurs sur la situation actuelle. Elle dure depuis trop longtemps. Les limites ont été franchies. Il est temps que les autorités responsables prennent des mesures pour résoudre ce problème, de sorte que Bruxelles-Nord redevienne une station de bus. Pour nous, cela suffit, nous demandons aux autorités concernées de résoudre le problème le plus rapidement possible et dans l’attente de la solution, nous ne desservirons plus la gare du Nord. Cette décision a été prise lors d’une réunion ce matin avec les syndicats. Nous avions déjà déplacé l’arrêt en novembre dernier pour une semaine. Maintenant, c’est pour une période indéfinie. Nous attendons une réaction des autorités compétentes le plus vite possible pour pouvoir fournir un bon service à nos passagers. Nous sommes prêts à installer une toute nouvelle station de bus. Mais nous préférons actuellement une station « light », nous attendons ce permis, il sera situé côté Noordplein, en surface.

D’où viennent ces problèmes d’hygiène ?

Plusieurs services sociaux sont offerts sous la gare, comme la distribution de nourriture, une prise en charge médicale et des soutiens juridiques. Tout cela crée un manque d’hygiène et d’insécurité. Le problème principal vient de la présence de migrants dans un local sous la gare du Nord. Les problèmes de sécurité et d’hygiène viennent principalement de là. Face à ce sentiment de grande inquiétude, nous voulons envoyer un signal aux politiques. Nous avons eu beaucoup de réunions avec la police et les autorités locales, sans amélioration, les limites ont été franchies.

Quel est le ressenti de vos chauffeurs ?

Les chauffeurs n’ont pas déclaré qu’ils avaient peur des maladies, telles que la tuberculose, la gale, ou la malaria. Il n’y a, par ailleurs, aucun cas déclaré parmi nos chauffeurs, aucune épidémie. Il n’y a pas de cas de chauffeur contaminé par un transmigrant. L’inquiétude des chauffeurs a été renforcée par des informations incorrectes véhiculées par un journal. Dans cet article, il est écrit qu’il y a une épidémie alors que ce n’est pas le cas du tout. Apres des mois dans un environnement peu hygiénique, insécurisé et absolument inacceptable, cette réaction est parfaitement compréhensible. Il est possible que cet article a été la goutte qui a fait déborder le vase.

Le problème principal est bien la présence de ces migrants dans un environnement qui n’est pas équipé pour eux. Nous demandons à ce que leur prise en charge soit déplacée autre part. Elle n’a pas sa place à cet endroit.

Lire aussi la réaction de la Stib: Bruxelles-Nord: « Nous ne visons absolument pas les migrants »

Dans la pratique

Les changements sont d’application dès ce mardi jusqu’à nouvel ordre. Concrètement, l’arrêt du bus 61 sera déplacé sur la place du Nord, devant la passerelle, tandis que celui du bus 20 se fera au niveau du boulevard Simon Bolivar, en face du grand escalier.

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