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Gare du Nord: « Il n’y a pas plus de migrants, pas de flambées de maladies et pas d’épidémies »

Le Vif

Les chiffres de Médecins du Monde ne confirment aucune épidémie de tuberculose, de malaria ou de gale à la gare de Bruxelles-Nord, indique l’ONG par communiqué dimanche alors que les chauffeurs de la société de transports en commun flamande De Lijn ont décidé de ne plus s’arrêter à la gare bruxelloise, craignant pour leur santé et celle de leurs passagers.

« Selon les chiffres des consultations médicales dans le hub humanitaire (créé en septembre 2017 avec six autres organisations, NDLR), il n’est pas question d’épidémie de tuberculose, de malaria ou de gale: le nombre de cas présumés de tuberculose reste stable et celui de gale a même baissé », détaille MédecinsduMonde dans son communiqué.

Plus tôt cette semaine, Het Laatste Nieuws rapportait des cas de gale, de tuberculose et de malaria au sein d’un groupe de migrants en transit qui y séjourne. En conséquence, les conducteurs de De Lijn ont annoncé ce week-end qu’ils refusaient de s’arrêter à Bruxelles-Nord. Ils marqueront l’arrêt à Rogier à partir de lundi. Pourtant, il n’y a « rien de neuf sous le soleil », selon MédecinsduMonde.

« Il n’y a pas plus de migrants, pas de flambées de maladies et pas d’épidémies », insiste l’ONG, qui pointe plutôt la dégradation de l’état de santé mentale et physique des migrants. « Le stress, l’humidité, le froid, l’insécurité, la faim, la stigmatisation et la vie précaire ont un grand impact sur leur état de santé », explique Pierre Verbeeren, directeur de l’ONG, cité dans un communiqué. « Avant de parler d’épidémies, il faudrait être absolument sûr des chiffres et faits avancés. Les migrants souffrent déjà suffisamment de la stigmatisation. »

Lire aussi: Bruxelles-Nord: « Les chauffeurs n’ont pas peur des maladies, comme la tuberculose, la gale, ou la malaria »

Par ailleurs, depuis août 2017, l’ONG surveille de près les cas de gale et tuberculose, avec l’ASBL Fares et l’hôpital Saint-Pierre, alors qu’elle suspectait à l’époque de possibles cas de ces maladies. Des procédures ont été mises en place en cas de suspicion d’apparition d’une de ces affections. « Un rapport du SPF Santé publique datant de fin 2017 conclut qu’il n’y a aucune menace pour la santé publique belge et c’est encore le cas maintenant », avance l’organisation.

L’inspection sanitaire de la Commission communautaire commune (Cocom) n’a pas reçu non plus d’indication d’épidémie de tuberculose, de gale ou de paludisme à Bruxelles-Nord, a signalé le ministre bruxellois compétent Guy Vanhengel (Open Vld). Les médecins qui détectent de telles maladies contagieuses doivent normalement le signaler à l’inspection. Le SPF Santé publique doit également être informé en cas d’épidémie grave et il confirme que tel n’est pas le cas jusqu’à présent.

Une « situation intenable »

La situation à la gare du Nord à Bruxelles est intenable, a estimé dimanche la ministre de la Santé publique, de l’Asile et de la Migration, Maggie De Block (Open Vld). Elle appelle toutes les personnes concernées à oeuvrer ensemble à une solution rapide, plutôt qu’à se blâmer les uns les autres.

« Mes services et moi-même sommes prêts à assumer pleinement nos responsabilités et à contribuer à une solution », a déclaré la ministre dans une courte réaction. « Mais cela ne peut se faire que si tout le monde collabore et arrête de s’envoyer des reproches. J’ai déjà pris les contacts nécessaires et j’espère trouver une solution à court terme. »

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