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Les e-cigarettes représentent un danger majeur pour la santé publique

Les cigarettes électroniques prisées par un nombre grandissant d’adolescents et de jeunes adultes représentent un danger majeur pour la santé publique, conclut un rapport du Médecin en chef des Etats-Unis (General Surgeon) présenté jeudi.

La publication de cette étude, la plus exhaustive effectuée à ce jour sur ce sujet par les autorités sanitaires fédérales, avec plus de 150 experts, intervient au moment où le vapotage atteint des proportions alarmantes parmi les jeunes.

« La consommation de cigarettes électroniques a explosé au cours des dernières années, augmentant de 900% parmi les lycéens de 2011 à 2015 », souligne dans une préface au rapport le Médecin en chef, le Dr Vivek Murthy.

Citant des statistiques des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le rapport indique que 16% des lycéens utilisaient des cigarettes électroniques en 2015, contre 13,4% l’année précédente.

« Tous les Américains doivent savoir que les cigarettes électroniques sont dangereuses pour les adolescents et les jeunes adultes », insiste-t-il.

« Tout usage du tabac, y compris les cigarettes électroniques, est un danger pour la santé, surtout pour les jeunes », ajoute ce responsable sanitaire estimant que « ce rapport procure aux parents et enseignants les faits sur la manière dont ces produits peuvent être nocifs pour la santé des jeunes ».

Le rapport pointe que la nicotine, qui créé une forte dépendance à tout âge, a des effets durables particulièrement toxiques sur le cerveau en développement des jeunes.

Bien que les cigarettes électroniques soient moins nocives que les cigarettes traditionnelles chargées en goudrons, les auteurs de cette dernière étude ont également déterminé que les aérosols produits par le vapotage peuvent exposer passivement les autres à des substances chimiques potentiellement dangereuses. Ces experts ont aussi noté que le vapotage était « fortement lié à l’usage d’autre produits du tabac chez les adolescents et jeunes adultes ».

Le rapport du Médecin en chef critique également les publicités agressives de l’industrie des cigarettes électroniques, qui pèse 3,5 milliards de dollars, et insiste pour une stricte règlementation.

Le nombre de fumeurs de cigarettes classiques est à un niveau historiquement bas aux Etats-Unis

Ces campagnes visent surtout la jeunesse et reprennent les tactiques médiatiques utilisées il y a plusieurs décennies par les groupes de tabac pour encourager le public à fumer, déplore le document, citant notamment l’utilisation d’une gamme de saveurs populaires chez les jeunes.

« Ces sociétés font la promotion de leurs cigarettes électroniques avec des spots publicitaires à la télévision et à la radio qui utilisent des vedettes et des contenus sexuels pour rendre leurs produits glamour », a de son côté critiqué dans un message accompagnant le rapport, le directeur des CDC, le Dr Tom Frieden.

Toutefois, les dangers de la consommation des cigarettes électroniques sont controversés, certains experts jugeant que les inquiétudes sur le risque que le vapotage ne conduise à fumer des cigarettes traditionnelles ne sont pas vraiment fondées.

Michael Siegel, un expert professeur à la faculté de santé publique de l’Université de Boston, décrit le rapport du Médecin Général, dans une note publiée sur son site, estimant que « le vapotage n’est pas une forme d’utilisation du tabac » puisqu’il n’y a pas de combustion.

Il pointe aussi le fait que malgré l’explosion du vapotage parmi les jeunes, le nombre de fumeurs de cigarettes classiques est à un niveau historiquement bas aux Etats-Unis et est même passé sous les 40 millions pour la première fois depuis le début des statistiques il y a 50 ans.

Selon le Dr Siegel, le succès du vapotage, bien qu’il doive être contrôlé chez les plus jeunes, contribue à éliminer la culture du tabagisme, ce qui est une bonne chose.

Depuis mai, l’Agence des médicaments et des produits alimentaires (FDA) réglemente le marché des cigarettes électroniques. Ces réglementations comprennent surtout une interdiction de vente aux moins de 18 ans et forcent les fabricants à divulguer leurs ingrédients. Ils doivent également soumettre leurs produits à l’approbation des autorités fédérales.

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