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Des excuses du bout des lèvres du créateur des prothèses mammaires PIP

Le Vif

Le fondateur de l’entreprise française PIP, Jean-Claude Mas, a présenté mercredi des excuses du bout des lèvres à l’égard des victimes de sa fraude massive aux prothèses mammaires, réaffirmant l’innocuité de son gel de silicone « maison ».

« Oui je reconnais la fraude, eh bien voilà », a dit l’entrepreneur de 73 ans, devant le tribunal correctionnel de Marseille. « J’ai demandé aux patientes de bien vouloir excuser PIP et moi-même, le fondateur », a-t-il ajouté.

M. Mas a cependant maintenu ses affirmations sur l’innocuité de son gel. « Si le gel était dangereux, on le saurait depuis 30 ans », a-t-il dit. Pour lui, le gel PIP est « plus cohésif ».

Le septuagénaire est jugé avec quatre ex-cadres pour « tromperie aggravée » et « escroquerie » pour avoir, dans les années 2000, rempli les prothèses d’un gel de silicone « maison » non autorisé. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison.

L’enquête a montré que l’usage de ce gel au lieu du gel conforme Nusil avait permis à l’entreprise un gain annuel d’un million d’euros.

Tout au long de la journée, d’anciens salariés, prévenus ou témoin, ont raconté que les cadres avaient tenté, les dernières années, de convaincre M. Mas de revenir à du « tout Nusil », progressivement pour ne pas mettre en péril la santé financière chancelante de l’entreprise.

« C’est plus confortable pour les dirigeants d’avoir un gel homologué », a admis M. Mas, ajoutant simplement: « j’avais une affection particulière pour le (gel) PIP ».

Plus de 5.000 femmes, sur les quelque 300.000 à travers le monde à s’être fait poser ces prothèses remplies d’un gel de silicone non homologué, ont porté plainte dans ce dossier après le rupture des implants ou la survenue de réactions irritantes.

Le procès doit durer jusqu’au 17 mai.

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