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Syrie : le trouble jeu de la Russie

La Russie, alliée indéfectible de Damas depuis le début de la révolte, a tenu ce mardi des propos contradictoires sur le maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad, réclamé par l’opposition.

Alors que la communauté internationale, divisée, cherche des moyens de faire pression sur le régime syrien, Moscou entretient l’ambigüité sur sa position vis-à-vis du président Bachar el-Assad.

« Nous n’avons jamais dit ou posé comme condition qu’Assad devait nécessairement rester au pouvoir à la fin du processus politique », a déclaré ce mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov à l’agence Itar-Tass. « Cette question doit être réglée par les Syriens eux-mêmes », a-t-il ajouté, cité par l’agence publique russe depuis Genève.

Un peu plus tôt dans la journée, un autre vice-ministre des Affaire étrangères, Mikhail Bogdanov a démenti, depuis Moscou, que la Russie discutait avec Washington d’un projet d’éviction du pouvoir de Bachar el-Assad.

Alliée indéfectible de Damas, La Russie n’a jusqu’à présent jamais voulu infléchir son soutien à son allié syrien, même si elle s’est défendue à plusieurs reprises de soutenir le pouvoir personnel de Bachar al-Assad. Lors de ses déplacements en Allemagne et en France vendredi, le président russe Vladimir Poutine était resté très ferme sur ses positions. « Si on écarte du pouvoir le président en exercice, est-ce que vous croyez qu’il y aura un bonheur total dans ce pays ? », s’était-il interrogé face au président français François Hollande.

Manoeuvres diplomatiques

Cette semaine, une série de manoeuvres diplomatiques occidentales sont prévues qui pourraient expliquer ces déclarations contradictoires. Et le pion Assad pourrait être un moyen pour Moscou de faire monter les enchères dans un marchandage plus vaste avec les pays occidentaux.

Kofi Annan, qui doit s’adresser jeudi au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’ONU, commence à entrevoir l’échec de son plan (qui prévoyait l’arrêt de la répression, la libération des personnes emprisonnées lors de manifestations et le retrait de l’armée des ville) et souhaite que la communauté internationale pèse de tout son poids pour faire respecter ce plan ou qu’elle trouve un « plan B », selon plusieurs diplomates et experts.

Les Etats-Unis ont évoqué, depuis plusieurs semaines, un scénario de sortie de crise du type de celui du Yémen (où le président contesté Ali Abdallah Saleh a été écarté au profit du vice-président). Fin mai, le New York Times avait rapporté que l’administration Obama voulait s’allier à la Russie pour travailler à ce plan. Et une délégation américaine est attendue à Moscou dans les jours qui viennent.

Levif.be, avec Lexpress.fr

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