Mère Teresa ou le mythe écorné

Stagiaire Le Vif

« Les côtés ténébreux de Mère Teresa », une étude de chercheurs québécois à paraître dans la revue Studies in Religion du mois de mars, écorne l’image de Mère Teresa. Elle suscite aussi la controverse puisque celle-ci ne s’appuie que sur des recherches bibliographiques.

Le mythe de la religieuse albanaise, béatifiée en 2003 par le pape Jean-Paul II et décédée en 1997, vient d’être sérieusement bousculé. Une étude a été conduite à Montréal par Serge Larivée et avec Geneviève Chenard du département de psychoéducation de l’université de Montréal et Carole Sénéchal de l’université d’Ottawa. Leurs conclusions se basent uniquement sur des recherches bibliographiques. Ils ont analysé 500 documents rapportant la vie et l’oeuvre de Mère Teresa. Ils posent beaucoup de questions, mais n’apportent que peu de réponses, ce qui met singulièrement en doute le sérieux de cette étude.

Éloge de la souffrance, dons douteux et manipulation médiatique Pour Serge Larivée l’un des chercheurs de l’étude « Dans ses centres d’hospitalisations, les patients étaient laissés à eux-mêmes. Ils recevaient peu de soins palliatifs ou de médicaments pour soulager leurs douleurs, car pour Mère Teresa, souffrir rapprochait de Dieu ». Il s’agirait en fait d’une conception particulière de l’acceptation de la souffrance ainsi que de la mort et non d’un manque de moyens financiers. La Fondation créée par Mère Teresa aurait reçu des centaines de millions de dollars. Des donations qui pour certaines d’entre elles auraient des origines douteuses. « Elle a notamment reçu des dons de l’ancien dictateur haïtien, Jean-Claude Duvalier. Un homme lui a également offert un jet privé, et plus d’un million de dollars qui avaient été volés à des caisses de retraite de petits épargnants, aux États-Unis. Lorsqu’il a été cité en procès, elle a même écrit une lettre à la cour, pour le défendre », ajoute le chercheur canadien. Les chercheurs s’en prennent également à l’image médiatique de Mère Teresa. En 1969, Malcolm Muggeridge, un journaliste catholique réalise un film de la religieuse intitulé « Something Beautiful for God ». Un film qui va la faire connaître à travers le monde, mais qui aurait bénéficié de quelques trucages. Malcolm Muggeridge avait remarqué que les scènes filmées à l’intérieur d’une « Maison pour les mourants » avec une pellicule généralement utilisée lors des tournages en extérieur provoquaient comme un halo, malgré la faible intensité lumineuse provenant de petites fenêtres. Le journaliste en avait alors conclu l’enregistrement du premier miracle photographique. Un miracle qui devrait tout de même beaucoup à la toute dernière pellicule commercialisée par Kodak. L’action et la vie de mère Theresa auraient été instrumentalisées pour promouvoir une église catholique en déclin.

Quoi qu’il en soit, cette étude pose beaucoup de questions et n’étaye que très peu ses réponses. Une méthode surprenante et pour le moins légère lorsqu’on souhaite démonter un mythe.

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