Génocide rwandais – Vingt ans après le génocide, Kagame célèbre le « renouveau » du Rwanda

(Belga) Vingt ans après le génocide de 1994, qui fit quelque 800.000 morts en cent jours, le président rwandais Paul Kagame a célébré lundi le « renouveau » de son pays, pointant au passage les responsabilités de la France dans la tragédie.

« Il y a vingt ans le Rwanda n’avait pas d’avenir, seulement un passé », a affirmé M. Kagame, rappelant que la moitié de la population rwandaise est née après le génocide. « Si le génocide révèle cette faculté choquante de l’être humain à la cruauté, les choix du Rwanda illustrent sa capacité au renouveau », a-t-il ajouté au cours de cérémonies empreintes d’émotion au stade Amahoro (« paix ») de Kigali, en présence de huit chefs d’État africains et d’une trentaine de délégations étrangères et notamment belge. « Notre culture commune est notre identité, notre langue nous unit », ont chanté en kinyarwanda les 30.000 spectateurs, reprenant en choeur l’hymne national. Une chorégraphie de plus de 500 danseurs a raconté l’histoire du Rwanda, dans une émotion palpable, des cris s’échappant des tribunes lorsque des acteurs tombaient, symbolisant les tueries. Quand des rescapés ont raconté les massacres et leur lutte pour survivre, des spectateurs bouleversés, rapidement aidés par des secouristes, se sont mis à hurler et pleurer de façon incontrôlable, des expressions traumatiques – appelées « ihahamuka » – qui surgissent chaque année lors des commémorations. Des plaintes, principalement de femmes, ont continué à s’élever tout au long de la cérémonie. M. Kagame a par ailleurs défendu les politiques menées par son gouvernement, qui ont, selon lui, permis au Rwanda de devenir un État défaillant (« failed State »), par le biais de la réconciliation entre la majorité hutu et la minorité tutsi, la décentralisation, les progrès en matière de santé et d’éducation, la lutte contre la corruption et le programme de développement, Vision 2020, lancé en 2000 et conçu pour aider le pays à atteindre le statut de « pays à revenu intermédiaire » d’ici 2020 et à accélérer la croissance annuelle de son PIB à 10% au cours de la période 2013-2018. « C’est un discours tourné vers le futur », a commenté en fin d’après-midi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui a eu l’occasion de s’entretenir en matinée avec M. Kagame. Le deuil officiel au Rwanda prendra fin le 4 juillet, anniversaire de la prise de Kigali par le FPR, qui allait mettre fin au génocide. (Belga)

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