Un accord historique sur BHV

Les huit partis engagés dans la négociation en vue de former un gouvernement ont abouti dans la nuit de mercredi à jeudi, vers minuit, à un accord sur l’épineux dossier de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde au terme d’une réunion de près de dix heures.

A l’issue de celle-ci, le formateur, Elio Di Rupo, a lui-même annoncé l’accord, sourire aux lèvres, en quittant la présidence de la Chambre pour se rendre chez le Roi pour l’informer des avancées engrangées.

La réunion qui avait démarré peu après 14h15 a duré près de 10 heures. Elle avait été présentée comme la réunion de la dernière chance, le pays s’étant réveillé mercredi matin face à un nouveau constat de blocage dans les négociations institutionnelles en vue de la formation du gouvernement, 458 jours après les élections, et avec l’annonce par le Premier ministre Yves Leterme de son retrait de la vie politique.

Au cours de la nuit précédente, le formateur Elio Di Rupo avait fait savoir que les négociations institutionnelles faisaient face à un « blocage profond ».

L’annonce du retour du Roi, dans la matinée de mercredi, de Nice où il venait pourtant d’arriver pour se réserver un moment de détente avait contribué à la dramatisation de cette énième étape de la période politiquement troublée que traverse le pays.

A l’issue des négociations de mercredi, le climat s’est sensiblement adouci.

Le formateur a été reçu durant environ une demi heure par le Roi à qui il a « fait rapport sur les progrès des négociations », a indiqué le Palais Royal dans un bref communiqué.

Les travaux reprendront jeudi après-midi à 14 heures sur la problématique de la loi spéciale de financement et les transferts de compétence.

« Les 8 partis ont réussi à franchir ensemble les obstacles qui ont créé les difficultés de ces derniers jours. Ils ont pu dégager un consensus sur les divers aspects relatifs à BHV », ont souligné les négociateurs dans un communiqué commun que le formateur a fait diffuser à l’issue de la réunion.

« Même si le travail est encore loin d’être terminé et que de nombreux débats doivent être menés, l’étape franchie ce jour sur BHV, la réforme du Sénat et le vote des Belges à l’étranger constitue un pas important », ont-ils ajouté.

Le chemin est encore long

Cet accord est seulement la première étape d’un chemin encore long vers la formation d’un nouveau gouvernement, est-il ressorti des réactions recueillies auprès des huit partis.

Le président du MR, Charles Michel s’est dit « très satisfait » de l’accord qu’il juge équilibré. « C’est un pas dans la bonne direction, mais il y a encore beaucoup de travail qui nous attend », a-t-il dit.

Pour lui, il serait « idiot » de faire le compte des points engrangés et perdus par les uns et les autres. Il s’agit d’un bon accord pour l’ensemble des Belges, a-t-il ajouté, mettant notamment en exergue la protection des droits des francophones tant au niveau électoral qu’administratif et judiciaire, et le dispositif prévu pour les bourgmestres des communes à facilités qui pourront faire appel d’un refus de nomination, devant l’assemblée générale bilingue du Conseil d’Etat.

Il s’est par ailleurs félicité du fait qu’une génération de jeunes présidents de partis a pu débloquer ce dossier en suspens depuis des années.

La Vice-première ministre socialiste Laurette Onkelinx a souligné qu’il y avait « enfin un accord sur un dossier qui pourrit la vie politique belge depuis si longtemps ».

Comme elle, le secrétaire fédéral d’Ecolo s’est félicité du respect mutuel qui a permis de conclure l’accord.

La Vice-première ministre cdH Joëlle Milquet a qualifié l’accord de « pas très difficile en avant » fait par les négociateurs qui doivent à présent s’attaquer aux délicates questions de la loi spéciale de financement et de l’autonomie fiscale.

Dans les rangs flamands, le président du CD&V Wouter Beke a jugé que l’accord était défendable en Flandre. A ses yeux, l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde est scindé à un prix raisonnable. Seuls les habitants des communes à facilités pourront encore voter en faveur de listes bruxelloises.

Il a assuré qu’il entamerait les négociations sur la loi de financement et le transfert de compétences avec autant d’ardeur. Pour lui, l’accord obtenu au cours de la nuit de mercredi à jeudi est la première condition importante pour aboutir à la formation d’un gouvernement sous la direction d’Elio Di Rupo.

Le Vif.be, avec Belga

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