L'une des photos controversées de la série de Giovanni Troilo intitulée "Le coeur noir de l'Europe". © Giovanni Troilo/World Press Photo

Finalement, World Press Photo retire le premier prix à Troilo pour ses photos sur Charleroi

La raison du revirement invoquée par le jury n’est pourtant pas la mise en scène de la série controversée de l’Italien Giovanni Troilo: une des photos n’a pas été prise à Charleroi, mais bien à Molenbeek.

Après avoir reçu des informations complémentaires, le World Press Photo a ouvert une nouvelle enquête qui l’a mené à retirer le premier prix au photographe Giovanni Troilo pour sa série de 10 photos sur Charleroi intitulée « Le coeur noir de l’Europe », indique-t-il mercredi soir dans un communiqué. La récompense revient dès lors au second classé.

Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, avait demandé la semaine passée au jury du World Press Photo, « d’examiner la possibilité de retirer le prix attribué à M. Troilo » estimant que ses photos présentaient une réalité trompeuse. Le jury avait finalement confirmé l’attribution de la récompense dimanche avant de changer d’avis mercredi.

La légende publiée sur le site du World Press Photo indique
La légende publiée sur le site du World Press Photo indique « A Charleroi, le Belge Vadim, un peintre qui utilise des modèles vivants, crée une oeuvre inspirée d’une peinture ».© Giovanni Troilo/World Press Photo

Selon le World Press Photo, une des photos de la série n’a pas été prise à Charleroi, mais bien à Molenbeek, en région bruxelloise. Ce que Giovanni Troilo a confirmé au jury, contrairement à ce qu’il avait affirmé lorsqu’il a envoyé sa série dans le cadre du concours. Cela constitue une violation du règlement et la récompense ne peut donc lui être accordée.

Le World Press Photo a expliqué avoir maintenu la distinction au photographe dans un premier temps parce qu’il n’y avait pas de preuve évidente qu’une règle avait été enfreinte. « Nous avons pris ces questions au sérieux et nous avons compris ce qui était en jeu. Nous voulions être certains sans le moindre doute », explique son directeur général.

Le concours « doit être basé sur la confiance dans les photographes qui soumettent leur travail et leur éthique professionnelle. (…) Nous faisons maintenant face à un cas évident d’informations trompeuses et cela change la façon dont l’histoire est perçue. Une règle a été brisée et une ligne a été franchie. »

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