La série The Dark Heart of Europe de Giovanni Troilo. © Screenshot/World Press Photo

World Press Photo confirme le premier prix à Troilo

Après avoir mené une enquête, le World Press Photo a confirmé le premier prix au photographe Giovanni Troilo pour sa série de 10 photos sur Charleroi intitulée « Le coeur noir de l’Europe ».

« Le jury ne voit aucune raison de mettre en doute l’intégrité du photographe dans l’exercice de son travail. Aucun fait trompeur n’a été découvert dans les légendes des photos », a estimé le jury dans un communiqué dimanche. Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi, avait demandé cette semaine au jury du World Press Photo, « d’examiner la possibilité de retirer le prix attribué à M.Troilo » estimant que ses photos présentaient une réalité trompeuse.

Le World Press Photo avait accédé à la demande du bourgmestre et mené une enquête afin de déterminer si M. Troilo avait contrevenu à l’éthique journalistique lors des prises de vue et trompé le jury. Durant l’enquête, Giovanni Troilo a apporté « tous les faits pertinents et des renseignements généraux sur la façon dont son travail a été préparé, réalisé pour le concours ».

Le World Press Photo a estimé que Giovanni Troilo n’avait pas failli à son intégrité et que les textes des légendes ne comportaient pas de faits trompeurs. « Mon travail est avant tout une recherche, une vision réaliste d’une ville par un photographe qui la connaît très bien. Je la connais par ma famille qui y vit depuis 65 ans. Charleroi est pour moi une métaphore pour évoquer la crise d’identité européenne », a commenté Giovanni Troilo en détaillant son projet au World Press Photo.

« Les épisodes intéressants sur lesquels se concentre mon travail se passent en dehors du ring central de Charleroi et j’ai été à la rencontre des diverses communautés qui composent la ville. J’ai photographié des routes, des maisons, des gens dans les rues, dans leurs maisons, dans les magasins. J’ai parlé aux travailleurs, pensionnés et aux jeunes. Les photos primées par le World Press Photo ne sont qu’un petit échantillon de mon travail », a expliqué le photographe.

« J’ai été souvent à Charleroi et je n’ai absolument rien contre la ville et ses habitants. Si c’était le cas, alors que je me renierais ainsi que ma famille ». « J’ai été inondé de messages de gens vivant en dehors du centre-ville de Charleroi. Ils soutiennent mon travail, se reconnaissent dans les photos et disent que le Charleroi dépeint dans les photos est le véritable Charleroi », a ajouté le photographe.

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