Bart De Wever © BELGA

« De Wever est l’homme politique le plus puissant de la rue de la Loi »

Le Vif

La révélation de la présence du président de la N-VA, Bart De Wever, à une réunion de crise tenue le lendemain des attentats de Bruxelles suscite une vive polémique parmi l’opposition. Interrogé par le quotidien De Morgen, le politologue Nicolas Bouteca ne pense pas que l’affaire portera préjudice au ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA).

Pour le politologue, il est compréhensible que l’opposition essaie d’attaquer Bart De Wever, et par extension la N-VA. Il estime que la présence de Bart De Wever à la réunion de crise renforce l’idée largement répandue que l’ombre du président de la N-VA plane sur le gouvernement. « Elle évoque aussi l’image d’un De Wever dont certains estiment qu’il flirte avec les limites de l’état de droit démocratique, comme les Erdogan de ce monde », déclare-t-il au Morgen.

Si Bouteca comprend la manoeuvre de l’opposition, il ne la juge pas pour autant efficace. « Cette question agite peu de gens : il faut déjà comprendre les finesses du jeu politique pour comprendre que ce qu’a fait De Wever est hautement inhabituel. C’est simplement trop de la politique politicienne. L’opposition ferait mieux de se concentrer sur ce que le gouvernement a promis à propos du budget et qu’il n’a pas réalisé. Elle marquerait beaucoup plus de points ».

Selon le politologue, il sera très difficile de conclure si la N-VA a commis une erreur, car on ignore le contenu et la nature exacts de la réunion et de son degré de formalité. « Au sens strict, De Wever ne devait pas être là, mais ne soyons pas aveugles à la réalité : De Wever est l’homme le plus puissant de la rue de la Loi. De toute façon, Jambon l’aurait informé de ce que le sommet de la police lui avait dit », affirme-t-il.

Une tempête dans un verre d’eau

Comme l’explique Bouteca, l’incident vient confirmer une nouvelle fois que la Belgique est une particratie où les présidents de parti prennent les décisions les plus importantes, mais échappent au contrôle parlementaire. « Comme en Belgique nous avons l’habitude de ce genre de pratiques, je pense qu’ici aussi ça restera une tempête dans un verre d’eau. » (CB)

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