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Pourquoi rit-on aux moments les plus inappropriés?

Annelies Van Erp

Quand un événement inattendu se produit et qu’on ne sait pas très bien comment réagir, on se met souvent à rire involontairement. Il s’agit là d’une réaction singulière, car c’est en fait la dernière chose à faire quand quelqu’un se fait mal. En outre, ce genre de rire est extrêmement contagieux.

À en croire une information relayée par la BBC, la neuroscientifique Sophie Scott (Université de Londres) est fascinée par la question du rire depuis des années. Elle se heurte néanmoins à l’incompréhension de ses collègues. « C’est de la science, ça ? » lui a-t-on déjà reproché. Ces critiques sont injustifiées » estime-t-elle. « Le rire est un élément essentiel de notre comportement humain. »

Scott est préoccupée par la différence entre le rire conscient, par exemple pour mettre son interlocuteur à l’aise, et le gloussement qu’on ne peut réprimer lors d’une situation stressante.

Même si chacun se souvient probablement d’une situation de ce genre, la vidéo ci-dessous montre ce que veut dire Scott. Un homme allemand bande ses muscles et se prépare à plonger dans une piscine gelée. Mais quand il saute, la glace ne se brise pas et il atterrit durement sur la surface. Pendant quelques secondes, on n’entend rien, « mais quand ils constatent que le plongeur ne saigne pas et que ses membres ne sont pas éparpillés sur la surface de la piscine, ses amis se mettent à rire immédiatement » analyse Scott. « La rapidité avec laquelle les rires fusent est étonnante. Ces hommes veulent se rassurer et font ça en riant. En fait, la tension s’échappe du corps sous forme de rire. »

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Il y a une différence perceptible entre un rire conscient et inconscient. Un rire authentique qui s’échappe sans que vous le maîtrisiez, est moins nasal et vient du ventre. Les résultats de scans MRI montrent que le cerveau réagit différemment en fonction du type de rire. Moins le rire est spontané, plus l’activité dans la partie cognitive du cerveau est importante alors qu’un rire spontané stimule la partie cognitive de notre cerveau, à savoir la zone où passent tous les sons naturels produits par l’homme.

Cependant, l’interaction sociale est commune à tous les rires. « Tout rire active les neurones miroirs dans le cerveau. Ce sont les neurones qui nous aident à comprendre les autres. C’est pourquoi le rire est aussi ‘contagieux’. En société, on a trente fois plus de chance de rire que quand on est seul » explique Scott.

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