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Neuf théories scientifiques bonnes pour la poubelle

Dans le livre « This Idea Must Die. Scientific Theories That Are Blocking Progress », 179 auteurs, artistes et scientifiques énumèrent les théories scientifiques qui ne sont plus d’application et dont on devrait se débarrasser d’urgence. Nous en avons sélectionné neuf :

1. « Tout a commencé par le big-bang »

Le physicien Lee Smolin reconnaît la théorie du big-bang sur l’expansion de l’univers, mais selon lui le big-bang n’est pas à l’origine du temps. « Ce qui me gêne, c’est la supposition que le temps est né en même temps que l’univers, que le big-bang soit le moment où l’univers a jailli d’un état de chaleur et de densité infini. Selon ce raisonnement, rien n’existe de plus de 13,8 milliards d’années, car avant le temps n’existait même pas ». Pour le scientifique, le big-bang a constitué un passage vers un nouveau stade de l’univers.

2. « L’hémisphère cérébral gauche analytique et l’hémisphère droit créatif »

Le psychologue Stephen M. Kosslyn désire en finir avec le mythe populaire sur le cerveau gauche et le cerveau droit. Selon cette croyance populaire, l’hémisphère gauche serait logique, analytique et linguistique alors que l’hémisphère droit serait plutôt intuitif, créatif et perceptif. En outre, chacun utiliserait surtout un hémisphère de son cerveau.

Selon le psychologue, il s’agit d’une théorie erronée étant donné qu’il est impossible de prouver qu’on emploie surtout un hémisphère. En outre, les deux hémisphères fonctionnent ensemble pour presque toutes les situations. Un hémisphère ne peut fonctionner sans l’autre.

3. « L’émotion est un phénomène marginal »

« Il est temps de réaliser que les émotions jouent un rôle clé dans le fonctionnement mental » estime le professeur en psychologie et neurosciences Brian Knutson. Il réprouve les modèles scientifiques actuels dans lesquels les émotions sont très peu présentes. « Ces dix dernières années, les neurosciences affectives, qui sont en plein développement, ont démontré que les émotions peuvent motiver la réflexion et les gestes ».

4. « L’économie doit croître éternellement et sans restriction »

Hans Ulrich Obrist, le conservateur de la Serpentine Gallery se demande pourquoi chaque année il faut produire davantage. « Pour l’instant, nous vivons dans un monde où ce n’est pas la pénurie de biens, mais la surproduction qui est devenue l’un de nos problèmes fondamentaux ».

5. « Plus le cerveau est grand, plus l’animal est intelligent »

On retrouve l’idée que la faculté de penser de l’homme et de l’animal est proportionnelle à la taille du cerveau dans tous les manuels. Le psychologue Nicholas Humphrey a de plus en plus l’impression que c’est inexact. « Il y a trop de faits qui ne correspondent pas à la théorie. Ainsi, les perroquets et les abeilles mellifères peuvent imiter un comportement spécifiquement humain, mais possèdent un cerveau d’une taille beaucoup plus réduite que l’humain, mille fois plus petit pour le perroquet et même un million de fois pour l’abeille.

6. « On refoule les souvenirs douloureux »

D’après le psychologue social David G. Myers, cette hypothèse n’est pas prouvée. Selon lui, les expériences traumatiques sont rarement repoussées vers le subconscient, mais restent gravées dans le cerveau. En outre, le stress et les hormones qui l’accompagnent renforcent encore la mémoire.

7. « La criminalité concerne uniquement les actes de criminels »

La plupart du temps, les scientifiques qui analysent la criminalité se concentrent uniquement sur les criminels et les activités criminelles. D’après le philosophe Eduardo Salcedo-Albarán, la criminalité exige la collaboration de fonctionnaires légitimes, de citoyens individuels et d’entreprises. Ce sont des complices gris, car ils n’apparaissent pas dans les graphiques d’organisations criminelles alors qu’ils offrent une base aux opérations criminelles ».

8. « Les animaux n’ont pas de conscience »

« Quand on regarde le cerveau d’un animal, on observe la même chose que chez l’humain » écrit Kate Jeffery, professeur en neurosciences comportementales dans sa contribution « Les animaux ont-ils une âme ? ». « C’est évidemment le cas, car nous sommes des animaux. Il est grand temps de reconnaître que nous ne sommes pas si particuliers. Si nous avons une conscience, les animaux aux cerveaux semblables au nôtre en ont probablement une aussi ».

9. « La dyslexie »

« S’il y a une notion qui est bonne pour la poubelle, c’est bien la dyslexie » écrit le psychologue Victor van Daal. « Par dyslexie, on entend la lecture problématique de mots isolés jusqu’aux problèmes de lecture liés à des problèmes moteurs. En outre, on suppose souvent qu’on est dyslexique ou qu’on ne l’est pas, comme avec le fait d’être enceinte. On peut souffrir de légers problèmes de lecture, mais on ne peut pas être un peu enceinte » explique Van Daal.

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