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Baîller n’est pas malpoli: c’est de la communication et de l’empathie

Le baîllement est un acte de haute sociabilité. Il n’a aucune fonction physiologique, mais sert simplement à prendre sa place dans la communication avec autrui. Explications.

Bâiller n’est pas forcément malpoli, c’est un acte communicatif et, en cas de contagion, un signe d’empathie pour ses semblables. C’est la conclusion d’une étude de chercheurs suisses publiée dans la revue Neuroscience and Biobehavioral Reviews.

Confronté aux bâillements de ses patients, Adrian G. Guggisberg, du Département des neurosciences cliniques des Hôpitaux universitaires de Genève, s’est posé la question: « Cela sert-il à quelque chose? ». Dans une première étude menée en 2007, il a testé l’hypothèse souvent évoquée selon laquelle le bâillement augmenterait la vigilance. « Le bâillement n’a pas d’effet réveillant », a indiqué le spécialiste à l’ATS.

Conclusion: « Il est bien possible que le bâillement n’ait aucune fonction physiologique ». Ainsi, il ne sert ni à oxygéner le cerveau ni à le refroidir ni à l’activer. Il ne sert pas non plus à abaisser la vigilance, comme l’ont supposé d’autres chercheurs.

Restait l’hypothèse d’un comportement social procurant un avantage dans l’évolution. Et c’est celle que privilégie le Dr Guggisberg: le bâillement, souligne-t-il, est un message presque universellement compris. Une forme de communication non-verbale produisant une meilleure synchronisation d’un groupe social donné.

Enfin, le bâillement est notoirement contagieux. Mais seulement chez le sujet sain doté de compétences sociales intactes. Des études menées sur des patients schizophrènes et autistes ont montré qu’ils n’y sont réceptifs que dans une moindre mesure, et les enfants de moins de cinq ans pas du tout, n’ayant pas encore développé les mécanismes requis.

LeVif.be, avec Belga

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