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63 enfants meurent d’une mystérieuse maladie au Cambodge

Depuis avril, au Cambodge, sur 64 enfants contaminés, seule une petite fille a survécu à cette maladie inconnue. L’Institut Pasteur, en collaboration avec la fondation Kantha Bopha, tente de trouver l’origine de cette pathologie.

Une mystérieuse maladie, jusqu’ici inconnue des chercheurs, a tué 63 enfants depuis le mois d’avril dans le centre et le sud du Cambodge. 90% d’entre eux avaient moins de 5 ans. En collaboration avec la fondation Kantha Bopha, les chercheurs de l’Institut Pasteur examinent des prélèvements effectués sur les patients et tentent de trouver l’origine de la pathologie.

A quels symptômes reconnait-on cette étrange maladie? Deux syndromes récurrents la caractérisent: une infection encéphalite – qui touche une partie du cerveau – et une infection pulmonaire. « Habituellement, nous recevons beaucoup d’enfants à l’hôpital pour des cas de dengue, de pneumopathie, d’encéphalite et de méningite, explique Denis Laurent, biologiste pour la fondation Kantha Bopha. Mais depuis le 20 avril dernier, nous avons été surpris par une évolution très grave de pneumopathies aigües. Les enfants décèdent très rapidement, entre 24 et 48 heures après leur arrivée. »

Néanmoins, le spécialiste estime qu’il n’y a pas de raison de s’alarmer: aucun nouveau cas n’a été répertorié depuis le début du mois et les risques d’épidémie sont moindre. De plus, les médecins ont « fait beaucoup de prélèvements qui ont permis d’éliminer les origines les plus dangereuses en terme de contagion », assure Philippe Buchy, directeur du pôle virologie à l’Institut Pasteur. « Cette maladie pourrait simplement être la forme la plus grave d’une pathologie fréquente au Cambodge et dans les pays voisins », précise t-il.

Une autre piste est également explorée: celle d’un lien entre un virus et une réaction médicamenteuse ou chimique. « Tous les enfants décédés ont pris des médicaments avant leur arrivée à l’hôpital. La fillette qui a survécu à la maladie n’en avait en revanche pas reçu, souligne le biologiste. Il y a un réel problème d’automédication au Cambodge. Les plus pauvres achètent des médicaments, souvent contrefaits, sans l’emballage d’origine et il est difficile pour les médecins de savoir ce que les patients ont ingéré. »

L’OMS s’est précipitée

« La mise en garde de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), ndlr] sur cette pathologie a provoqué un certain vent de panique à Phnom Penh. Des gens nous appellent pour savoir s’ils doivent quitter le pays. Cette annonce a été faite trop tôt, nous n’avons pas assez d’informations sur la maladie », regrette Denis Laurent.
Les chercheurs de l’Institut Pasteur espèrent recevoir les résultats probants expliquant la cause de cette maladie d’ici une semaine et demie.

Delphine Proust, L’Express.fr

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