GAIA réitère sa demande d’interdiction des feux d’artifices, à l’origine d’importantes souffrances animales
L’association de défense des droits des animaux GAIA a remis une lettre de mise en demeure au cabinet du ministre de l’Économie Pierre Yves Dermagne (PS) afin d’exiger une interdiction immédiate des feux d’artifice, responsables selon elle de grandes souffrances animales.
Selon GAIA, les feux d’artifice du réveillon de Nouvel An font de nombreuses victimes parmi les animaux. L’association relaie notamment le témoignage de Tiffany. « La veille, tout allait encore bien, mon poney Lola se promenait avec entrain. À 20 heures, je suis allée la nourrir. Le lendemain matin, les chevaux étaient tourmentés et j’ai trouvé mon poney mort sur le sol », raconte-t-elle. « Lola a essayé de grimper sur la barrière, ça se voit à son visage. Les marques dans la boue montrent la peur qu’elle a éprouvée. » Par terre, elle a retrouvé des débris de feux d’artifice.
« Malgré les tragédies qui se produisent chaque année et le sentiment particulièrement amer qu’elles suscitent dans la société en général, les ministres concernés ne voient manifestement pas la gravité et l’urgence de la situation. Par une lettre officielle de mise en demeure, GAIA veut leur ouvrir les yeux et leur rappeler leur responsabilité », déclare Ann De Greef, directrice de GAIA, dans un communiqué.
L’association exige que les politiques concernés, la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et le ministre de l’Economie Pierre Yves Dermagne (PS), interdisent les feux d’artifice pour protéger les animaux. « Sinon, nous pouvons déjà prévoir les incidents tragiques du prochain réveillon », met en garde Ann De Greef.
Les défenseurs des animaux ne sont pas les seuls à prôner l’interdiction des feux d’artifice. La Fondation des Brûlés et les Centres des brûlés belges préconisent également une interdiction générale de l’utilisation et de la vente de feux d’artifice en Belgique, assortie d’un contrôle plus strict des feux d’artifice illégaux et de leur vente.
Lors de la dernière période de fêtes de fin d’année, la Fondation a en effet enregistré pas moins de 155 victimes d’accidents de feux d’artifice. Elle se dit préoccupée par la forte augmentation de l’utilisation des feux d’artifice en Belgique, pas seulement à Noël et au Nouvel An, mais aussi lors d’autres festivités. « De plus en plus de personnes achètent les feux d’artifice sans réfléchir à la manière de les utiliser, de protéger les passants ou les invités », s’inquiète la Fondation.
Deux Belges sur trois favorables à une interdiction de vente
Selon un sondage de janvier 2023 du bureau d’études de marché Ipsos réalisé auprès de 1648 personnes, deux Belges sur trois (67%) sont favorables à une interdiction de vente de feux d’artifice traditionnels. Seul un Belge sur cinq (21%) est opposé à une telle interdiction. Les Flamands sont plus favorables à une interdiction (71%) que les Bruxellois (59%) et les Wallons (61%).
Toujours selon Ipsos, trois Belges sur cinq (61%) sont favorables à une interdiction d’allumage de feux d’artifice. Un peu plus d’un quart (27%) s’opposent à une telle interdiction. Ici encore, les Flamands sont un peu plus nombreux à prôner une interdiction (64%), contre 59% des Bruxellois et 57% des Wallons.
Par feux d’artifice traditionnels, les enquêteurs entendent des feux d’artifice capable de produire des détonations qui vont jusqu’à 170 décibels, soit le niveau sonore d’un avion de chasse.
Interrogés sur les raisons pour lesquelles il faudrait interdire les feux d’artifice, les Belges avancent le danger pour les animaux, suivi du danger pour les humains et plus loin derrière, les nuisances sonores.
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