L’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard est la seule femme transgenre à avoir participé à des J.O. Elle n’est pas parvenue à soulever la moindre barre... © BELGAIMAGE

Les athlètes transgenres vont-elles « tuer » le sport féminin?

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Depuis le 31 mars, les femmes transgenres sont exclues des compétitions d’athlétisme. Entre crainte de voir le sport féminin mis en danger et course à l’équité, que dit cette décision radicale de la place qu’occupent les athlètes trans dans le sport?

« L’intégrité du sport féminin – si nous ne faisons pas les choses correctement – et en fait son avenir, est très fragile. » Ces mots forts, pour ne pas dire alarmistes, sont issus de la bouche de Sebastian Coe, président de World Athletics. La menace qui pèse sur le sport féminin, selon le patron de la Fédération internationale d’athlétisme ? L’accès des sportives transgenres (assignées hommes à la naissance mais qui ont effectué leur transition en vue d’être réassignée femmes) aux compétitions féminines. Selon lui, ces athlètes représenteraient un danger pour leurs homologues cisgenres (dont le sexe assigné à la naissance correspond à l’identité de genre) à cause de leur passé biologique masculin.

Une crainte tellement marquée que depuis le 31 mars 2023, elles sont carrément exclues des épreuves d’athlé si leur transition hormonale a eu lieu après leur puberté. Jusqu’à présent, elles devaient apporter la preuve que leur taux de testostérone ne dépassait pas le seuil de cinq nanomoles par litre de sang depuis douze mois. Autant dire qu’il s’agit là d’une exclusion tout court qui ne dit pas son nom, étant donné qu’il n’est pas toujours légal d’entamer une transition hormonale avant le début de l’adolescence et que la grande majorité des athlètes trans en activité n’ont transitionné qu’après leur puberté. Cette décision pour le moins extrême fait suite à celles qu’avaient promulguées World Rugby (pour des raisons de sécurité) et World Aquatics, les Fédérations internationales de rugby et de natation. Cette dernière institution avait même donné un âge limite pour entamer sa transition : douze ans. Encore une fois, ce procédé excluait par définition les nageuses trans. Mais cette crainte de voir la compétition « faussée » par des sportives transgenres est-elle rationnelle ?

Si c’est un homme…

Scientifiquement, il est acquis que les personnes qui passent par une puberté masculine ont un avantage substantiel sur celles qui vivent une puberté féminine. « L’élément principal, c’est la testostérone, c’est-à-dire une hormone dite androgène qui est sécrétée par les testicules, surtout au moment de la puberté », explique le docteur Jean-François Kaux, médecin du sport. « Cette hormone va entraîner des modifications importantes dans le développement musculaire, ou encore la densité des os. Les ovaires en produisent également, mais en quantité moindre. Ainsi, on estime que la masse musculaire chez l’homme représente 30% de sa masse globale, contre seulement 25% chez la femme. Qui elle aura une masse graisseuse supérieure (environ 20% contre 15% chez l’homme). » Des chiffres qui peuvent toutefois varier d’une personne à l’autre, en témoignent notamment les pourcentages de masse grasse extrêmement bas chez les cyclistes.

« Globalement, on peut considérer qu’il existe une différence de performance de l’ordre de 10 à 20% entre un homme et une femme qui ont la même taille, le même poids, pratiquent le même sport et le même entraînement, sans modification hormonale. »
Jean-François Kaux, médecin du sport


Autre élément qui joue un rôle dans la performance sportive : le taux d’hémoglobine. « L’hémoglobine permet de fixer l’oxygène et de le diffuser dans le corps », poursuit le docteur Kaux. « Quand on réalise un effort physique, on a besoin de plus d’oxygène et donc d’hémoglobine. Forcément, si on en a plus, on va mieux répondre à l’effort en cours. Or, les taux d’hémoglobine masculins sont supérieurs aux taux féminins », dit-il, ajoutant que les hommes biologiques disposent également d’un cœur plus grand. Les femmes biologiques affichent donc plus de pulsations par minute, ce qui entraîne plus rapidement de la fatigue. « Globalement, on peut considérer qu’il existe une différence de performance de l’ordre de 10 à 20% entre un homme et une femme qui ont la même taille, le même poids, pratiquent le même sport et le même entraînement, sans modification hormonale. »

Lost in transition

Mais alors, quid des femmes transgenres passées par la case transition hormonale, c’est-à-dire qui ont pris des œstrogènes, de la progestérone ou des bloqueurs d’androgènes pour être réassignée au genre féminin ? Ont-elles réellement un avantage face aux femmes cis ? Si oui, combien de temps le conservent-elles (« ça pourrait se chiffrer en années », selon le docteur Kaux) ? Tirer des conclusions générales est extrêmement ardu compte tenu de la multiplicité des efforts à fournir dans le sport, où l’on doit pouvoir courir un sprint, un marathon, rouler à vélo, lancer des objets ou jouer en équipe sur une surface délimitée. À l’heure actuelle, on manque toujours de littérature scientifique à ce sujet pour répondre avec précision à cette épineuse question. Certes, des travaux ont été publiés, mais  ils n’analysaient pas l’évolution physiologique de sportives, encore moins de haut niveau. De plus, ils étaient basés sur des échantillons trop restreints et une variété d’exercices physiques trop réduite pour se faire un avis définitif.

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La nageuse Lia Thomas, vainqueure d’une seule course aux championnats universitaires américains 2022, est devenue le visage de la transidentité dans le sport. Avec la violence que cela implique, entre mise au ban et vexations diverses.

La première étude à avoir été réalisée sur cette thématique en passant au crible les performances de sportives trans n’a été publié qu’en 2015 et est le fruit du travail de Joanna Harper. Physicienne médicale, elle élabore actuellement une thèse sur la transidentité dans le sport à l’Université de Loughborough (Royaume-Uni). Un domaine d’étude qu’elle a commencé à explorer dans la foulée de sa propre transition, au cœur de l’été 2004. « Je courais des marathons quand j’étais dans la vingtaine et j’ai entamé ma transition hormonale une environ vingt ans plus tard », rembobine-t-elle. « Je savais que mes temps seraient moins bons après ça, mais je pensais que ça serait un processus assez lent. Mais en plusieurs semaines, j’ai constaté que j’étais sensiblement moins rapide. Après neuf mois de transition hormonale, j’étais 12% plus lente qu’avant. Ce qui correspond la différence moyenne entre les athlètes hommes et femmes cis sur ces distances. J’avais donc perdu mes avantages masculins dans la course à pied de fond. »

Elle poursuit ses recherches jusqu’à publier un premier rapport basé sur l’étude des performances de coureuses de fond transgenres. Première constatation: au niveau de la testostérone, ces athlètes reviennent à des taux comparables à ceux des femmes cis (compris entre 0,5 et deux nanomoles par litre de sang pour une très large majorité d’entre elles). Pareil pour l’hémoglobine, qui est renouvelée tous les 120 jours et dont la production dépend de la testostérone présente dans le corps. « Après trois ou quatre mois, le taux d’hémoglobine diminue et se rapproche de celui des femmes cisgenres », précise Mme Harper. « En sport, c’est l’élément le plus important. C’est pour l’augmenter que des cyclistes prenaient de l’EPO, par exemple, ou que des athlètes effectuent des stages en altitude, par exemple. »

Après neuf mois de transition hormonale, la marathonienne et physicienne médicale Joanna Harper était 12% plus lente qu’avant. © DR

Toutefois, si changements physiologiques il y a, certaines choses ne bougent pas suite à la transition. Ainsi, la prise d’hormones n’a aucune incidence sur la taille des athlètes, ni la taille de leurs membres ou leur pointure. Par conséquent, les femmes transgenres restent en moyenne plus grandes que les femmes cisgenres. Ce qui peut conférer un avantage dans des sports comme le volley-ball, le basket, la natation… mais aussi être un poids dans d’autres disciplines comme la gymnastique ou encore le tennis de table, rappelle Joanna. Sans parler du fait qu’une fois les propriétés plus masculines diminuées, il faut désormais bouger un corps dont la taille n’a pas été modifiée avec moins de force et d’endurance qu’auparavant. « Surtout, affirmer que les sportives transgenres ont un avantage, ce qui est vrai dans certains sports seulement, n’est pas suffisant pour décréter qu’on les exclut. Il faut réfléchir plus loin que ça », dit-elle également.

Réfléchir plus loin, c’est aussi se demander quelles peuvent être les conséquences sociales de décisions aussi radicales que celles prises par la FINA, WR et WA. A fortiori sur une population déjà discriminée par ailleurs, où le taux de suicide est nettement supérieur à celui de la population cis. « En institutionnalisant l’exclusion des personnes transgenres, les instances sportives ouvrent la porte à des discours et comportements transphobes à une plus large échelle », expliquait à ce propos Lucie Pallesi, spécialiste de la question de la transidentité dans le sport, au média Usbek & Rica.

De plus, ces tests de testostérone (dont les seuils sont progressivement rabotés et la longévité rallongée par certaines fédérations comme l’Union cycliste internationale) seraient discriminatoires, selon Pallesi, car ils rendent de facto la compétition plus fermées aux femmes trans. En outre, ce système réduirait les femmes et les hommes à un taux hormonal « alors que le taux de testostérone est réparti de manière continue entre les hommes et les femmes et, au milieu, il y a des hommes et des femmes qui ont des taux similaires ». Même si « on estime que 95% des femmes cisgenres ont un taux de testostérone compris entre 0,5 et deux nanomoles par litre de sang », complète Joanna Harper.

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Caster Semenya (en vert sur la vidéo, prise lors de la finale du 800 mètres des JO de Rio en 2016) est intersexe, ce qui signifie qu’elle produit naturellement plus de testostérone que la moyenne. Sommée par World Athletics de suivre un traitement pour réduire ce taux pour poursuivre sa carrière sur 800 et 1.500 mètres, la Sud-Africaine a préféré renoncer et se focaliser sur de plus longues distances.

Certaines athlètes peuvent en produire en plus grande quantité, notamment les athlètes intersexes. La plus connue d’entre elles est la Sud-Africaine Caster Semenya, triple championne du monde et double championne olympique du 800 mètres. En 2018, elle avait été contrainte par le nouveau règlement de World Athletics relatif à l’hyperandrogénisme de prendre des médicaments censés bloquer sa production (importante, mais bel et bien naturelle) de testostérone. Ses différents recours devant la Justice ayant fait chou blanc, sa carrière a pris une tout autre tournure. Refusant de se soumettre à ce traitement qu’elle considère comme discriminatoire, Semenya s’est finalement tournée vers le… 5000 mètres, longue distance qui n’est pas touchée par les restrictions. En 2022, elle a terminé treizième en série aux Mondiaux de Eugene.

Le mythe de la « mort du sport féminin »…

Pousser la réflexion plus loin que le biologique doit aussi nous interroger sur l’origine de cette peur de voir le sport féminin dévoyé par les sportives transgenres. Difficile de ne pas être sceptique quant à cette affirmation tant ces dernières sont sous-représentées dans le sport, surtout au plus haut niveau. En Belgique, la Fédération de natation déclare ne pas avoir connaissance d’une nageuse transgenre parmi ses affiliées. Pas plus qu’en football, où aucune joueuse trans n’évolue en Super League ni en divisions nationales. Belgian Cycling se veut discret au nom de la protection des données.

« Cette sous-représentation se voit surtout dans les compétitions universitaires américaines », poursuit la scientifique Joanna Harper. « Chaque année, plus de 200.000 de femmes y prennent part. En 2011, la NCAA (pour National Collegiate Athletic Association, qui chapeaute ces épreuves multisports, ndlr) a établi un règlement permettant aux femmes transgenres de concourir avec les femmes cisgenres (moyennant une transition hormonale suivie depuis au moins un an). Aujourd’hui, on ne sait pas exactement combien de personnes trans existent dans le monde, mais on estime que la proportion est de 1%, en tout cas au moins d’un demi pour cent. Donc, on pourrait se dire qu’au moins 1000 femmes transgenres participent chaque année à ces compétitions. En réalité, même s’il est difficile de donner un chiffre exact, on tourne plus autour des cinquante participantes transgenres. »

« Ne serait-ce que numériquement, imaginer qu’une infime partie de la population mondiale, qui plus est sous-représentée dans le sport, puisse « truster les podiums » relève de la pure spéculation »

Le constat est le même pour les Jeux Olympiques. Depuis qu’elles sont autorisées à y participer, soit depuis Athènes en 2004, seule une femme transgenre s’est invitée au grand bal olympique* : Laurel Hubbard, à Tokyo en 2021. Au final, l’haltérophile néo-zélandaise sera la seule à ne pas parvenir à soulever la moindre barre, « submergée par l’émotion de figurer aux Jeux » de son propre aveu.

Ne serait-ce que numériquement, imaginer qu’une infime partie de la population mondiale, qui plus est sous-représentée dans le sport, puisse « truster les podiums » relève de la pure spéculation. Et rien n’indique que les choses devraient changer à l’avenir. « N’oublions pas que dans bon nombre de pays, la seule idée pour les personnes transgenres de participer à une compétition sportive est totalement utopique à cause de la mentalité ou des lois en vigueur. Ça va mettre des années à bouger », précise Joanna Harper. Quant au spectre de voir des hommes se lancer dans une transition par simple ambition sportive, voilà encore une théorie qui ne tient pas debout, selon notre interlocutrice. « Jamais on a recensé un tel cas. Et on effectue une transition en premier lieu pour se sentir mieux, moins suicidaire, et non pas pour gagner des médailles. » Une mise au point bienvenue pour rappeler la réalité parfois douloureuse des personnes trans. Dans le même ordre d’idée, on peut aussi se demander dans quelle mesure le bien-être lié au fait de concourir dans la catégorie qui correspond à son identité de genre « aide » les athlètes à mieux prester, tant on sait que le bien-être mental influence les performances sportives.

Au final, ne serait-ce pas plutôt le manque d’investissement dans le sport féminin qui, à défaut de le « tuer », l’empêche à tout le moins d’avancer à la même vitesse que son homologue masculin ? Comme le manque de médiatisation et de visibilité des sportives (à peine 6% des contenus de presse quotidienne leur sont consacrés d’après des chiffres de l’AJP délivrés en 2019), le manque d’investissement des sponsors et des institutions qui les contraint parfois à s’entraîner dans des conditions déplorables ? « On fait comme si seule la testostérone permettait d’accroître les performances alors que les composantes sociales, culturelles, économiques, environnementales, politiques… et génétiques forment un ensemble complexe, indissociable pour expliquer la performance sportive, l’excellence, pour toutes les sportives et sportifs de haut niveau», ajoute Anaïs Bohuon, socio-historienne, professeure à la faculté des sciences du sport de Paris-Saclay, toujours sur Usbek & Rica. Autant d’éléments qui empêchent les femmes d’exprimer leur plein potentiel sportif. Et qui sont minimisés dans les prises de positions politiques sur l’accès des femmes trans aux compétitions, selon un rapport du centre de recherche pour l’équité des genres + en sport E-Alliance.

… et le mythe de l’équité sportive


Une autre interrogation subsiste : pourquoi prendre une décision aussi tranchée qu’une exclusion pure et simple des sportives transgenres, sans consensus scientifique clair autour de leurs avantages réels ou supposés ? « Là, on se retrouve face à une question de sensibilité : préfère-t-on exclure ou inclure les gens ? », pose Joanna Harper, qui n’omet pas de mentionner le contexte très politique dans lequel s’inscrit cette question. Notamment aux États-Unis, où certains États ont promulgué des lois de plus en plus restrictives quant à l’accès aux disciplines féminines (et même à certains soins de santé) aux femmes trans, alors que le Congrès y réfléchit lui aussi. « Il est par exemple intéressant de voir que ceux qui estiment très bien que les athlètes trans soient exclues si elles ont vécu une puberté masculine sont les mêmes qui prêchent pour une interdiction d’injection d’hormones à l’adolescence », dit Harper. Inclure ou exclure, donc ? Pour Coe, visiblement, c’est plutôt la deuxième solution qui prévaut, même si ce dernier a rappelé que la situation pourrait évoluer à mesure que les conclusions se précisent quant aux avantages conférés aux athlètes transgenres.

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L’Américain Michael Phelps produisait beaucoup moins d’acide lactique que ses concurrents, ce qui l’avait aidé à enchaîner les épreuves lors des Jeux Olympiques d’Athènes, Pékin, Londres et Rio. Une particularité physiologique qui n’a jamais posé de question d’équité sportive.

Sebastian Coe qui explique vouloir protéger l’équité du sport. Mais celle-ci existe-t-elle vraiment, au fond ? « Soyons clair: le sport n’est pas juste », assène Mme Harper. « Mais quand on divise le sport en catégories (hommes-femmes, poids, âge,… ndlr), on exprime la volonté de créer un terrain où toute personne qui évolue dans cette catégorie dispute une compétition pas forcément équitable, mais qui a du sens. »

En excluant les athlètes transgenres des pistes d’athlétisme, Sebastian Coe assure vouloir protéger l’équité du sport. Mais existe-t-elle vraiment, au fond? © GETTY IMAGES

En effet, comment rendre le sport de compétition équitable quand, par essence, il est censé mettre en avant les qualités exceptionnelles des champions, ou parfois même leurs paramètres physiologiques. Ainsi, le nageur Michael Phelps produisait très peu d’acide lactique au moment de produire son effort. Une caractéristique qui lui permettait de pouvoir enchaîner les épreuves plus « facilement » que ses concurrents, ce qui l’avait bien aidé à forger sa légende au sommet de l’Olympe. Une exception physiologique qui ne lui a jamais été reprochée. Et que penser des gauchers, avantagés dans des sports tels que l’escrime ou le tennis ?

Mais alors existe-t-il une solution pour allier inclusivité et équité dans le sport mondial ? « Aucune ne parviendra à satisfaire tout le monde », annonce directement Joanna Harper. « Je recommanderais personnellement ceci : dans le sport récréatif, on laisse tout le monde participer aux compétitions reliées à son identité de genre. Dans le sport de haut niveau, à l’heure actuelle, je préconiserais des contrôles de taux de testostérone et des taux limites aux femmes transgenres et intersexes. Quant à créer une troisième catégorie de genre, comme le propose la FINA (projet à propos duquel la ministre des Sports Valérie Glatigny a expliqué vouloir attirer l’attention de la Fédération d’athlétisme, ndlr), c’est numériquement impossible à mettre en place vu la sous-représentation des sportives transgenres. Il n’y en a tout simplement pas assez. Et je ne parle même pas des sports d’équipe…  »  


Une solution « imparfaite » (ces tests sont vus par certains comme les « héritiers » des tests gynécologiques censés prouver la féminité des athlètes dans les années 60), mais qui « propose un cadre raisonnable et équilibré entre l’inclusion d’une minorité discriminée et une compétition qui doit conserver un certain sens pour toutes les femmes. »

La raison, peut-être l’une des vertus cardinales à faire valoir lorsqu’on a entre ses mains la destinée sportive de toutes ces femmes.


* Si l’on excepte deux athlètes non-binaires : Quinn, qui évolue pour l’équipe féminine de football du Canada, et Alana Smith, qui représentait les États-Unis en skateboard féminin. Citons aussi l’Américaine Chelsea Wolfe, femme transgenre active en BMX et qui faisait office de réserve dans la délégation US.

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