Rétro de l’année du PSG, toujours à quitte ou double
Bons résultats et polémiques: l’année 2018 s’achève comme la saison a débuté pour le PSG, scruté par l’UEFA et accusé de fichage ethnique en même temps que son entraîneur Thomas Tuchel a fait l’unanimité. En attendant le juge de paix, comme chaque année: la Ligue des champions.
. Manchester United en tête
Ces deux dernières saisons, le parcours du PSG s’est arrêté dès les huitièmes de finale de la reine des épreuves de club. C’était contre deux poids lourds européens, Barcelone et sa fameuse « remontada » (0-4, 6-1) puis le Real Madrid, triple tenant du titre (3-1, 2-1).
Cette fois, le tirage semble a priori plus abordable, puisque Paris affrontera Manchester United, certes le club le plus riche du monde, mais en net déclin sportif depuis cinq ans et qui vient de se séparer de son charismatique entraîneur José Mourinho. Le Norvégien Ole Gunnar Solskjaer a été nommé jusqu’à la fin de la saison.
« A chaque fois qu’il y a un changement de coach, la motivation des joueurs est très élevée », a averti le capitaine parisien Thiago Silva mardi soir. « Ils vont être motivés pour bien jouer et gagner des matches. Il reste deux mois pour se préparer, mais je crois que c’est une équipe qui va nous poser beaucoup de difficultés. »
. Tuchel, sans faute
Les Parisiens sont prudents dans leurs déclarations, dans le sillage de leur nouvel entraîneur Thomas Tuchel qui répète à l’envie que le club, contrôlé par le fonds souverain qatari QSI depuis 2011, manque de vécu pour rêver de Ligue des champions. « Dans ce club, on manque d’expérience, de jouer des quarts de finale, des demi-finales, des finales dans cette compétition », a-t-il dit lundi. « On doit respecter les clubs qui ont cette expérience, comme Manchester United ».
L’Allemand, 45 ans, qui voit son équipe « capable de gagner », sait qu’il jouera gros contre les « Red Devils », car il réalise jusqu’à présent un sans-faute, faisant la quasi unanimité dans son vestiaire et en dehors.
Il a notamment réussi à rallier à sa cause la star Neymar, peu convaincu par son précédent entraîneur Unai Emery. Le Brésilien, qui a dû se remettre en question après une Coupe du monde désastreuse – il a été moqué dans le monde entier pour des simulations grotesques -, fait profil bas et a été étincelant quand son équipe avait le plus besoin de lui.
. L’ombre du fair-play financier
« Il n’y a vraiment pas beaucoup d’équipes avec un joueur de cette qualité », s’est félicité récemment Kylian Mbappé, sacré champion du monde avant ses 20 ans et devenu une star mondiale cette saison. Et il n’y a même qu’une seule équipe avec deux flèches de ce calibre, au sein de la ligne d’attaque la plus chère du monde (près 530 millions d’euros dépensés pour Neymar, Mbappé, Edinson Cavani, et Angel Di Maria).
C’est justement le verso du début de saison parisienne, marqué aussi par une invraisemblable succession d’affaires extra-sportives. L’UEFA enquête toujours sur Paris, accusé de « dopage financier » car certains de ses sponsors qataris ont été jugés surévalués par rapport aux prix du marché, alors que le fair-play financier interdit aux clubs de dépenser plus d’argent qu’ils n’en génèrent eux-mêmes.
Le PSG a déposé un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), gelant pour l’heure les investigations de l’UEFA, mais le feuilleton se prolongera en 2019.
. Litanie d’affaires
Le club a aussi été accusé de « fichage ethnique » au niveau de son centre de formation. Un audit interne a estimé qu' »il n’y a pas eu de cas avéré de discrimination », mais le parquet de Paris a ouvert une enquête et les locaux du club ont été perquisitionnés mi décembre.
Le match de Ligue des champions contre l’Etoile rouge de Belgrade début octobre a par ailleurs donné lieu à deux enquêtes: une, de la justice française sur des soupçons de match truqué par le club serbe, qui dément. L’autre enquête est conduite par l’UEFA, sur de brefs affrontements entre supporters et forces de l’ordre aux abords de son Parc des Princes. Verdict le 10 janvier.
Comment ne pas parler enfin du cas d’Adrien Rabiot, interminable feuilleton qui s’est enflammé au coeur du mois de décembre, le joueur formé au club ayant décidé de partir libre fin juin alors que Paris est en quête de ressources financières.
Il a été écarté du groupe jusqu’à nouvel ordre, mais le syndicat des joueurs professionnels a estimé que le PSG « se met à la faute – faute grave ! – » en agissant de la sorte. Paris a intérêt à réussir sportivement pour reléguer l’extra-sportif à l’arrière-plan.
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