
Ngalula : « Je ne peux pas gâcher cette chance »
Il est un ami intime de Vincent Kompany, entraîneur-adjoint d’Anderlecht, ancien grand talent de Manchester United et souffre de la hanche et du genou. L’histoire de Floribert Ngalula est captivante mais elle est aussi une succession de petites tragédies.
Floribert Ngalula à propos…
…de sa mère et de sa jeunesse bruxelloise : « J’avais cinq ans quand j’ai quitté le Congo pour la Belgique. Nous nous sommes établis à Evere. Nous étions six enfants et suite au décès prématuré de mon père, nous avons dû vivre du salaire de ma mère. Nous habitions un appartement dans une maison sociale et nous mangions souvent du riz, pour limiter les dépenses. Je ne sais pas comment mais nous avons survécu. Grâce à notre mère. C’est une vraie lionne. »
…de son transfert à Manchester United : « Des scouts anglais m’avaient repéré en équipe nationale. J’ai visité le complexe d’entraînement de Manchester United, des Blackburn Rovers, de Middlesbrough, de Bolton, où Sam Allardyce insistait pour m’avoir, et de Feyenoord. Manchester avait parfaitement préparé ma visite. Il m’a présenté à Laurent Blanc, Fabien Barthez et Ruud van Nistelrooy. Alex Ferguson est venu échanger quelques mots avec moi. Congratulations Floribert, I see you next year. Ferguson, Monsieur Manchester United, s’est adressé à moi comme s’il me connaissait depuis des années. En quittant United, ma décision était prise : j’allais signer là. En mars, j’ai fêté mes seize ans et j’ai pu signer mon premier contrat professionnel. Anderlecht n’est passé à l’action qu’en apprenant que j’allais partir. »
…de sa fin de carrière : « Début 2011, un entraîneur qui m’avait jadis vu jouer contre les espoirs de Finlande m’a permis de rejoindre le TPS. En juillet, nous avons joué contre Westerlo en Intertoto et quelques semaines plus tard, un contrat m’attendait à OHL. Je souffrais alors tellement d’une pubalgie que même rire me faisait mal. Je m’entraînais deux fois par semaine pour ne pas surcharger mes abdominaux mais je jouais le week-end. J’ai disputé l’intégralité du match contre le Club Bruges, Anderlecht, le Standard et d’autres. Une fois le maintien du club mathématiquement assuré, j’ai atterri sur le banc. J’avais joué 18 matches et mon contrat allait être automatiquement prolongé après vingt parties. En ne m’alignant plus, le management avait trouvé le parfait moyen de pression pour renégocier mon contrat. Je suis parti. Après ça, j’ai signé pour trois ans à DC United, en MLS, mais pendant le stage estival à Miami, j’ai appris que ma mère était gravement malade. Je ne parvenais pas à la joindre par téléphone à cause du décalage horaire et je ne pouvais pas faire la navette pour lui rendre visite. J’étais en train de gagner ma vie à l’autre bout du monde pendant que ma mère était terriblement malade. J’ai fait rompre mon contrat. »
…du défi anderlechtois : « Un mois avant l’annonce officielle de son transfert à Anderlecht, Vincent m’a exposé ses projets. Il s’est rendu au BX Brussels pour m’en parler. J’ai signé à Anderlecht pour le poste de joueur-manager. Et tu m’accompagnes. C’était clair : je ne pouvais pas laisser passer cette chance mais je devais en discuter avec ma femme, le boss. Après des années de déménagements successifs, j’avais en effet décidé de m’installer à Hambourg. Il fallait donc reporter le déménagement et j’avais besoin de la bénédiction de ma femme. Il fallait qu’elle comprenne l’importance de ce poste pour moi. Elle voit la satisfaction que je retire de mon travail et ça atténue sa déception. Je ne suis pas étonné que Vincent ait souhaité s’entourer de personnes auxquelles il fait confiance à 100%, même s’il s’est vraiment mouillé pour Rodyse et moi. Nous devons prouver que nous apportons un plus à Anderlecht. Je me lève chaque matin en pensant que je ne peux pas gâcher cette occasion. »
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