
« Il faut parfois regarder en bas pour réaliser le chemin parcouru »
La Suisse, Anthony Vanden Borre, le challenge courtraisien, Pelé Mboyo lève un coin de voile sur ses dernières années dans l’ombre et explique son retour au premier plan.
Pelé Mboyo à propos…
…du championnat suisse : « La Suisse, faut pas croire, c’est un très bon niveau, ils insistent vraiment sur la condition physique, c’est la base pour eux. Après chaque match, on te dit le nombre de kilomètres que tu as fait, on ne va pas te parler de tes deux crochets. Si tu ne cours pas à l’entraînement, on te le fait remarquer, c’est un peu comme en Allemagne, ils sont très structurés. Moi ça m’a fait du bien, je suis heureux d’avoir connu une expérience là-bas. Je ne suis pas quelqu’un qui aime le bruit, j’aime la tranquillité, j’étais dans les montagnes, je gagnais bien ma vie. Mais je reste un joueur de foot, et je ne pouvais pas me contenter de cette situation. Par contre, si le club avait été mieux géré, j’aurais pu très bien terminer ma carrière en Suisse. »
…de son retour en Belgique et de ses projets sociaux : « Je pouvais aller en Turquie ou en Israël. Mais je voulais revenir en Belgique, notamment pour suivre mes investissements. J’ai créé une ASBL » MadeinB « , j’ai quelques projets sur Bruxelles qui ne sont pas encore finalisés. J’ai envie de passer mes diplômes d’entraîneur. J’ai aussi l’ambition, avec Anthony Vanden Borre, de monter un petit club de provinciale à Bruxelles. Mais ça prend du temps. On veut aider la jeunesse. On en en connaît plein de petits à Bruxelles qui ont de la qualité mais qui n’ont pas de club. C’est un but social avant tout. J’ai pas mal de projets en tête. »
…du fait quon espérait plus de lui et de ses potes comme Mujangi Bia ou Vanden Borre : « Je comprends tout à fait ça. Surtout si on se rappelle qu’Anthony était déjà en sélection à seulement 16 ans. On peut tout nous reprocher mais on a réussi à être des professionnels. Je connais plusieurs joueurs qui étaient plus forts que nous et qui n’y sont pas arrivés. À l’inverse, chez les jeunes d’Anderlecht, on ne s’attendait pas à ce que Dries (Mertens, ndlr) réalise une telle carrière. L’être humain, il a toujours tendance à regarder au-dessus de lui. Mais il faut parfois regarder en dessous pour réaliser le chemin que t’as parcouru. Je suis quelqu’un qui croit en Dieu, qui croit au destin. Et on n’a pas tous le même vécu, la même histoire. Moi je suis fier d’eux, je suis fier d’Anthony, de Geoffrey ou d’Hervé (Kage, ndlr). On devrait se plaindre de quoi ? On doit être heureux de ce qu’on a réalisé. Et de voir tous les joueurs avec qui j’ai joué évoluer dans des grands clubs, c’est une fierté. Quand je vois Michy (Batshuayi, ndlr) à la télé, c’est comme si je jouais. Peut-être qu’il a été mieux encadré à certains moments, qu’il a été plus fort, plus pro. Mais malgré tout, on a fait ce qu’il fallait faire. »
…de son passage chez les Diables Rouges, en 2012 : « Je me rappelle qu’avec Chrisitian Benteke, on se disait déjà qu’il n’y avait que des patrons : Thomas Vermaelen était capitaine à Arsenal, Vincent Kompany à City, Jan Vertonghen à l’Ajax, alors que Thibaut Courtois était déjà dans les cages de l’Atlético Madrid. Aujourd’hui, il faut arrêter avec les complexes : la Belgique, c’est comme Brésil. »
…d’Anthony Vanden Borre : « Quand on me demande si Anthony peut encore jouer, je rigole. On n’est pas non plus en Bundesliga ou en Liga ici. Un an et demi avant la Coupe du monde au Brésil, il était chez moi, tout gros, et il s’est remis à bosser, a signé à Anderlecht, où il a été champion et s’est retrouvé au Mondial. Aujourd’hui, Anthony a 31 ans, pas 36. Il est encore très bien dans sa tête. Il a encore faim, il a envie de rejouer au foot. S’il trouve quelque chose, il va bosser dur. »
Par Thomas Bricmont
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