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A la recherche de l’herbe parfaite…

« Nous recherchons l’herbe la meilleure, celle qui peut survivre dans la région. Nous voulons le top du top »… C’est bien de gazon dont parle le Qatariote Yasser Abdulla Mulla, chargé de trouver la recette secrète pour les pelouses du Mondial de football 2022 dans l’émirat.

Pas moins de douze types d’herbes sont consciencieusement cultivés sur d’anciennes terres agricoles, près de Doha. Si tout se passe bien, l’une d’entre elles sera l’heureuse élue, celle qui garnira les gazons foulés par les plus grands joueurs.

Murakh est collé à la capitale, à l’ouest de la ville. On y trouvait autrefois des champs de dates et des puits pour les troupeaux. Désormais c’est un centre de recherche et de développement dernier cri qui y est installé, pour observer sous tous les angles les différentes variétés de gazon. « C’est un endroit unique. Il n’y a rien de tel dans la région », assure Yasser Abdulla Mulla, gestionnaire des terrains au sein du comité d’organisation du Mondial 2022 qatari.

Ce lieu high-tech veut être un symbole de la transformation du pays. Les plants d’herbes y sont arrivés de l’étranger, et notamment des Etats-Unis. Transportés comme des biens précieux dans des caisses de 40 kilos. Ils ont été plantés, arrosés et ont poussé à l’ombre, avant d’être peu à peu amenés vers l’air libre, à la merci de l’hostile climat du désert du Qatar.

Le gazon, installé sur des carrés d’environ un mètre de côté, est arrosé quotidiennement. Les chercheurs analysent la manière dont il résiste au climat et aux hautes températures locales, même si le Mondial est prévu au mois de novembre avec un thermomètre oscillant autour des vingt degrés. On étudie aussi sa jouabilité et son esthétique.

Les tests ont commencé l’année dernière et la décision finale tant attendue sera prise en 2017. Le choix revient au Qatar, s’enorgueillit Yasser Abdulla Mulla, même si la tonte des pelouses devra respecter des règles bien établies par la Fifa, l’instance mondiale du football.

Business is business !

Mais faire de ce petit coin de verdure un simple lieu pastoral et amusant serait trompeur. Il y aussi derrière un véritable marché mondial du terrain de sport. Les noms des gazons testés sont d’ailleurs gardés secrets, pour des raisons commerciales, ou désignés par des termes énigmatiques comme « Latitude 36″…

Selon la société américaine Technavio, le marché des pelouses de sport pourrait représenter une valeur de 3 milliards de dollars en 2019 (plus de 2,5 milliards d’euros).

Interrogé sur le sujet, Yasser Abdulla Mulla ne souhaite pas dire combien le Qatar a dépensé jusqu’ici pour dénicher le gazon magique.

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